La Suède prête à reconnaître l'Etat palestinien

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L'ambassadeur de Suède doit se présenter aujourd'hui au ministère israélien des Affaires étrangères pour clarifier la position de son pays, après que le nouveau premier ministre suédois Stefan Löfven a déclaré être prêt à reconnaître prochainement la Palestine, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.

L'ambassadeur de Suède doit se présenter aujourd'hui au ministère israélien des Affaires étrangères pour clarifier la position de son pays, après que le nouveau premier ministre suédois Stefan Löfven a déclaré être prêt à reconnaître prochainement la Palestine, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.

Si la Suède confirmait sa position, elle serait le premier pays à oser prendre une telle mesure en tant que membre de l'UE.

Cette promesse de reconnaître la Palestine fut le principal scoop de la déclaration de Stefan Löfven vendredi dernier. Actuellement, seuls sept Etats européens ont reconnu l'indépendance de la Palestine, mais avant leur adhésion à l'UE – les anciens pays du bloc soviétique (République tchèque, Slovaquie, Pologne, Bulgarie, Roumanie, Hongrie), pendant la Guerre froide et manifestement sous la pression de l'URSS, ainsi que Chypre qui l'a fait dix ans avant son adhésion.

Israël a perçu la promesse de Stefan Löfven comme un acte inamical. Les Etats-Unis n'ont pas non plus apprécié la nouvelle ligne politique de la Suède. La porte-parole du département d'Etat Jen Psaki a qualifié la décision du gouvernement suédois de "hâtive".

"Nous menons une politique indépendante des recommandations des Etats-Unis", a réagi le chef du gouvernement suédois.

Sa décision pourrait lui coûter cher. La coalition des socialistes et des verts n'est pas majoritaire au parlement, même s'ils parvenaient à faire coopérer le Parti de gauche
(les anciens communistes). Pour rester au pouvoir, les socialistes devront chercher des alliés dans le camp "ennemi", parmi les partis bourgeois, ou encore compter sur le soutien des "infréquentables" – le parti nationaliste et xénophobe Démocrates suédois.

Le gouvernement soumettra prochainement le budget au parlement. Son adoption est la principale condition pour que les vainqueurs des législatives restent au pouvoir pour les quatre prochaines années. L'augmentation des impôts est le principal obstacle à l'adoption du budget par le parlement. Au cours de huit années de gouvernance bourgeoise, les impôts ont été progressivement réduits en Suède, transformant l'ancien "paradis socialiste" en pays austère typique, avec une économie libérale et une sécurité sociale précaire.

Les leaders des partis bourgeois ont déjà annoncé qu'ils ne soutiendraient pas ce budget, foncièrement opposé à leurs opinions. Leur position est logique. Mais les commentateurs suédois sont surpris par le comportement du "joker", les Démocrates suédois. Ce parti a également déclaré qu'il pourrait bloquer le budget avancé par les socialistes. Les Démocrates suédois se sont présentés aux législatives comme les "défenseurs du petit citoyen", proposant de renforcer la sécurité sociale des chômeurs et des personnes âgées.

A première vue sur ce point, leur programme coïncide avec celui des socialistes et ils devraient soutenir le gouvernement sur un vote orienté sur l'aspect social. Mais rien ne prouve que cela arrivera. Des forces opposées au retour de la Suède à l'époque d'Olof Palme, quand le pays menait une politique étrangère indépendante, ont visiblement des leviers de pression sur ce parti. La déclaration du premier ministre sur la Palestine a été décisive dans ce sens.

Si les craintes des journalistes se réalisaient et que les Démocrates suédois s'alliaient avec les partis bourgeois pour voter contre le budget proposé par le gouvernement, des élections anticipées devraient être organisées. Et dans ce cas les paroles de Stefan Löfven resteraient à l'état de promesse.

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