Ankara propose une stratégie de lutte contre l'EI

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C'est un nouveau tournant dans la guerre qui oppose la Syrie et l'Irak à l’État islamique (EI): dès aujourd'hui, l'armée turque pourrait envoyer en Irak et en Syrie des militaires et organiser des opérations transfrontalières, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

C'est un nouveau tournant dans la guerre qui oppose la Syrie et l'Irak à l’État islamique (EI): dès aujourd'hui, l'armée turque pourrait envoyer en Irak et en Syrie des militaires et organiser des opérations transfrontalières, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

De plus, Ankara compte créer une "zone de sécurité" pour les réfugiés au nord de la Syrie - de facto, une occupation d'une partie du territoire syrien. Les experts interrogés doutent pourtant du fait que la coalition approuve les plans des autorités turques.

Le gouvernement turc a demandé l'autorisation du parlement pour envoyer des troupes en Syrie et en Irak dans le cadre de la coalition internationale en lutte contre l'EI, ainsi que pour organiser des opérations transfrontalières "dans le but de maintenir la sécurité nationale". La Turquie est également prête à mettre, pendant un an, son territoire à disposition des militaires étrangers durant les opérations contre l'EI. Le parlement se prononcera aujourd'hui sur cette question.

Encore récemment, les autorités turques avaient des doutes quant aux intentions des USA dans la lutte contre l'EI et refusaient d'adhérer à la coalition internationale menée par les Américains. Toutefois, comme l'a montré le projet soumis au parlement turc, les dispositions d'Ankara ont changé. La semaine dernière, le président Recep Tayyip Erdogan a non seulement soutenu publiquement les plans des USA et de leurs alliés mais a aussi annoncé que "les frappes aériennes sur les positions des extrémistes en Syrie et en Irak ne suffiront pas – une opération terrestre à part entière est nécessaire". Ankara a confirmé mardi qu'il était prêt à y participer, à condition que le parlement approuve cette initiative.

Le gouvernement turc a plusieurs raisons de durcir la ligne contre l'EI. Premièrement, le gouvernement d'Ahmet Davutoglu a réussi à libérer 49 otages détenus par les islamistes. Deuxièmement, la situation s'est aggravée à la frontière turco-syrienne : les troupes de l'EI ont lancé une grande offensive sur les régions frontalières de la Turquie, principalement peuplées de Kurdes, provoquant un flux incontrôlable de réfugiés kurdes précisément au moment où la Turquie tente de régler ses propres problèmes avec cette population. Enfin, les islamistes ont récemment fait prisonniers 20 militaires dans l'enclave turque de la province syrienne d'Alep. Tout cela sur fond de signaux arrivant en permanence de la capitale turque concernant des tirs à la frontière depuis le territoire syrien. Du matériel militaire a été mobilisé en nombre dans les régions frontalières.

Depuis le début du conflit en Syrie, le gouvernement turc avait déjà reçu l'autorisation de mener une opération transfrontalière après le bombardement de ces régions. Cependant, le cabinet du premier ministre de l'époque, Erdogan, n'en avait jamais profité car il refusait d'entrer en conflit avec les autorités syriennes. Les experts interrogés craignent qu'aujourd'hui que cela se produise.

En se disant prêt à adhérer à la coalition, le gouvernement turc a annoncé une autre initiative, qu'il explique par la nécessité de stopper le flux incontrôlable de réfugiés: il est question de créer une zone de sécurité, du côté syrien de la frontière, où il est prévu d'installer tous ceux qui comptent demander l'asile en Turquie.

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