Les problèmes de la Russie en termes de politique étrangère pourraient subitement stimuler les projets publics de soutien des exportations, écrit mercredi 1er octobre le quotidien Kommersant.
"En effet, les projets de substitution aux importations en Russie ne pourront être mis en oeuvre qu'avec un potentiel d'exportation important", ont remarqué les participants à la conférence "La Russie sur l'arène commerciale internationale".
La conférence "La Russie sur l'arène commerciale internationale : potentiel et opportunités à l'export" était consacrée au difficile développement des exportations de produits du secteur secondaire russe. En ouverture de la conférence, le directeur du Centre de commerce international Vladimir Salamatov a mis les choses au point: "Il existe 7,5 millions d'entreprises en Russie mais seulement 1% d'entre elles exportent leurs produits. Notre part dans le commerce international s'élève à 3%". Le thème du soutien des exportations est également d'actualité au vu du ralentissement de la croissance économique russe à cause de la baisse de la demande intérieure, de la guerre de sanctions, et parce que depuis 2001 l’État a lancé plusieurs projets de soutien qui devraient être très demandés à partir de 2015.
La crise du commerce extérieur a activé non seulement l'intérêt des compagnies pour les procédures de soutien, mais également celui des institutions publiques qui considèrent aujourd'hui cette aide aux exportations comme une compensation partielle de la réduction de la demande intérieure, et la création d'une base pour la substitution des importations dans les secteurs où les compagnies transnationales sont relativement actives.
Le ministère du commerce de la Commission économique eurasiatique Andreï Slepnev a enchaîné: "La substitution des importations sans potentiel d'exportation n'assure pas la compétitivité". Par ailleurs, la Commission constate que le passage dans la pratique mondiale des accords commerciaux multilatéraux aux zones de libre-échange (ZLE) bilatérales à court terme limitera les possibilités en matière de protection tarifaire et non-tarifaire des marchés nationaux: l'Union douanière est en négociations sur une ZLE avec le Viêt Nam et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), des consultations sont en cours avec la Chine, l'Inde, l’Égypte et Israël. En cas d'ouverture mutuelle des marchés, l'augmentation des exportations et la libéralisation des règles du jeu pour les exportateurs du secteur secondaire n'ont pas d'autre alternative : le directeur général de Severstal Alexeï Mordachov espère dans l'ensemble que cela posera les fondements de la ligne économie générale de la Russie.
Le gouvernement russe élargit également son infrastructure pour le soutien aux exportations. Elena Nazarova, du ministère de l’Économie, a ainsi annoncé l'élargissement du réseau de représentations commerciales de la Russie et notamment l'ouverture de représentations commerciales en Lettonie et au Nigeria.
Le vice-ministre de l'Agriculture Andreï Volkov a constaté qu'à l'issue de l'année la Russie repassera à des exportations hyperactives de céréales: 96,1 millions de tonnes de céréales ont été récoltés au 30 septembre et les récoltes totales sont estimées à 100 millions de tonnes. Une partie des programmes de substitution aux importations dans l'agroalimentaire pourrait parfaitement travailler à favoriser l'export.
