Ouverture d'un procès pour pédophilie au Vatican

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L'ancien archevêque de l'Eglise catholique et ancien nonce apostolique du pape en République dominicaine Jozef Wesolowski a été assigné à résidence, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

L'ancien archevêque de l'Eglise catholique et ancien nonce apostolique du pape en République dominicaine Jozef Wesolowski a été assigné à résidence, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Il est le premier à avoir été accusé d'abus sexuels sur des enfants au Vatican. S'il était reconnu coupable, il pourrait passer les douze prochaines années derrière les barreaux.

Le porte-parole du Vatican Federico Lombardi a annoncé l'assignation à domicile de l'ancien nonce apostolique accusé de pédophilie en expliquant la souplesse de cette mesure par son état de santé. Le Polonais Jozef Wesolowski, 66 ans,  a en effet présenté une note de son médecin préconisant de ne pas le placer en prison. Le quotidien italien La Repubblica a annoncé que Wesolowski vivait dans l'appartement d'un monastère du territoire du Vatican.

Jozef Wesolowski est le premier prêtre haut placé du Vatican à être inculpé pour abus sexuels sur des enfants. Il avait été ordonné archevêque par Jean-Paul II et ces cinq dernières années, il représentait le Vatican en République dominicaine. Il a été rappelé en août 2013 car le pape avait eu vent de rumeurs sur ses tendances pédophiles. On affirme que Wesolowski trouvait dans les rues de Saint-Domingue des enfants vagabonds cirant des chaussures dans la rue et les payait pour qu'ils aient des relations sexuelles devant lui.

En juin 2014, le tribunal ecclésiastique du Vatican a reconnu Jozef Wesolowski coupable en adoptant la sanction la plus sévère: la sécularisation. Il a été démis de toutes ses obligations, hormis du serment de célibat. L'anathème de l'archevêque Wesolowski a fait perdre à ce dernier son immunité diplomatique et les autorités dominicaines ont ainsi pu ouvrir une enquête officielle.

Selon le procureur de district Yeni Berenice Gomez, les enquêteurs ont retrouvé au moins quatre victimes du pédophile. Les autorités dominicaines accusent également le Vatican d'avoir tenté d'étouffer le scandale, après avoir appris les agissements du nonce seulement après son retour au Vatican. La police de la République dominicaine exige l'extradition de Wesolowski pour le juger sur l'île. Le Saint-Siège n'a pas encore réagi à la requête du ministère dominicain de la Justice concernant l'extradition du prêtre pédophile.

La Pologne exige également l'extradition de son citoyen. Ses compatriotes voudraient aussi le juger pour ses crimes sexuels contre des enfants. Cependant, le Saint-Siège n'a pas donné suite à cette requête, motivant sa décision par la nationalité vaticane de l'ancien nonce.

Si Jozef Wesolowski était reconnu coupable, il devrait quitter le Vatican. Il existe bien une prison minuscule sur son territoire, avec quelques cellules, mais elle n'est pas prévue pour la détention à long terme des accusés ou des criminels, d'autant qu'aucun détenu ne s'y trouve depuis des années. Par conséquent, l'ancien archevêque sera très probablement placé en détention dans une prison italienne s'il était condamné. Il risque jusqu'à douze ans d'emprisonnement ferme.

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