Le salon de l'armement African Aerospace & Defense 2014 a fermé hier ses portes à Pretoria, écrit lundi le quotidien Kommersant.
Pendant toute la semaine dernière, la délégation russe a organisé plus de 70 entretiens avec des partenaires potentiels, la plupart en présence du conseiller du président russe pour la coopération militaro-technique Vladimir Kojine. L'agence fédérale d'exportation d'armements Rosoboronexport a l'intention, dans les années à venir, d'étendre considérablement sa présence sur le continent. Actuellement, l'Afrique représente 2% du total des exportations d'armes russes dans le monde.
Les principaux entretiens de la délégation russe se sont déroulés lors des premiers jours de l'exposition. Ils ont été menés par le directeur général de Rosoboronexport Anatoli Issaïkine, le directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique Alexandre Fomine et le conseiller du président russe pour la coopération militaro-technique Vladimir Kojine. Aucun contrat n'a été signé lors de ce salon mais comme l'a déclaré le directeur de Rosoboronexport pour les missions spéciales et le chef de la délégation de la compagnie, Iouri Demtchenko, "cela reste la plus grande exposition du continent et la plus efficace pour promouvoir les armements russes dans les pays d'Afrique au sud du Sahara". Selon lui, la ministre de la Défense sud-africaine Nosiviwe Mapisa-Nqakula a l'intention de contrôler personnellement le travail de la commission intergouvernementale pour la coopération militaro-technique, dont la prochaine réunion est prévue en décembre.
Rosoboronexport compte ainsi accroître sa présence dans la région. Aujourd'hui, la Russie n'exporte que 2% de ses armes vers l'Afrique subsaharienne, alors même que cette zone occupe la neuvième place mondiale en matière de dépenses pour la défense - soit plus de 13,225 milliards de dollars dont près de 5 milliards de dollars pour la seule Afrique du Sud. Selon une source de la délégation, cette situation s'explique non seulement par les causes économiques (absence de moyens financiers pour l'achat d'armements), mais aussi par la situation militaro-politique instable dans certains pays.
En 2013-2014, la Russie a tout de même réussi à signer 25 contrats pour un montant total de 1,7 milliard de dollars. Les pays africains s'intéressent au matériel d'aviation (un contrat a été signé en août avec le Nigéria pour la fourniture de six hélicoptères Mi-35 et de six Mi-17), aux systèmes antiaériens, aux armes d'infanterie et aux munitions, y compris pour avions. L'an dernier, d'après Anatoli Issaïkine, un contrat d'un milliard de dollars a été signé avec l'Angola, notamment pour des avions Su-30M, des hélicoptères Mi-24P et des Mi-171Ch. De plus, pour la première fois depuis 15 ans la Russie et la Namibie ont signé un contrat prévoyant, entre autres, la livraison de missiles antichars Kornet-E, d'armes d'infanterie, de mortiers, de véhicules et de munitions.
Rosoboronexport souligne que la coopération avec l'Afrique du Sud est importante pour la Russie non seulement à titre bilatéral, mais aussi dans le cadre de la collaboration au sein des Brics. "Nous notons un intérêt croissant de l'Afrique du Sud pour la coopération industrielle, la recherche et le développement avec les entreprises russes. Cela concerne également la conception de nouveaux types d'armements au sein des Brics, dans le domaine des munitions pour l'aviation", a déclaré Iouri Demtchenko.
