Mikhaïl Khodorkovski pourrait faire concurrence à Vladimir Poutine

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Dans plusieurs médias occidentaux, Mikhaïl Khodorkovski a révélé ses plans pour l'avenir, et notamment le fait que dans certaines circonstances il pourrait se présenter à la présidentielle en Russie, écrit lundi 22 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Dans plusieurs médias occidentaux, Mikhaïl Khodorkovski a révélé ses plans pour l'avenir, et notamment le fait que dans certaines circonstances il pourrait se présenter à la présidentielle en Russie, écrit lundi 22 septembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

L'ex-oligarque a critiqué les sanctions occidentales car elles ont des retombées sur la population. La veille de ces interviews, il avait annoncé la création d'un réseau qui permettrait d'unir toutes les forces libérales d'opposition du pays.

D'après ses propos confiés au quotidien français Le Monde, Mikhaïl Khodorkovski serait prêt, sur le principe, à échanger son existence d'émigré politique contre le statut d'homme politique russe.

Mais seulement dans des conditions et des circonstances très concrètes. "Ce n'est pas mon objectif. Je n'aurais pas été intéressé par la présidence de la Russie si mon pays se développait normalement. Cependant, s'il devait être sorti d'une crise, qu'il fallait procéder à une réforme constitutionnelle dont la partie principale porterait que la redistribution du pouvoir présidentiel entre le système juridique, le parlement et la société civile, alors je serais prêt à prendre en charge cette partie du travail." C'est de cette manière ambiguë qu'il a répondu à la question de savoir s'il avait l'intention de se présenter à la présidentielle en Russie.

Cette citation est abstraite, mais aussi contradictoire. Premièrement, Khodorkovski affirme que le pays ne se développe pas très bien, mais que d'un autre côté son intervention n'est pas encore nécessaire. Deuxièmement, l'ex-chef de Ioukos ne semble pas encore savoir si la Russie doit ou non être sortie d'une crise. Et en ce qui concerne les réformes évoquées, c'est tout aussi flou: Khodorkovski serait donc prêt à devenir président non pas pour sortir le pays de cette crise, mais uniquement pour démonter la verticale du pouvoir établie par Vladimir Poutine. Et sans aucune précision indiquant que cette procédure devrait être progressive pour ne pas détruire la Russie. Sans ces précisions, Mikhaïl Khodorkovski risque d'acquérir le statut d'ennemi d'Etat.

Mais les experts mettent aussi l'accent sur la nature juridiquement infondée de ses éventuels projets. Par exemple, l'avocat Dmitri Agranovski rappelle à l'ex-oligarque que tant qu'il ne serait pas réhabilité après sa condamnation, il n'aurait pas le droit d'avancer sa candidature dans la fonction publique. Igor Borissov, président du conseil de l'Institut russe du droit électoral, précise en effet qu'hormis la condamnation, le droit pénal interdit de se présenter pendant une longue période suivant la réhabilitation. Pour les 25 prochaines années, les plans électoraux de Khodorkovski sont illusoires.

Rappelons qu'il avait déjà fait des déclarations pouvant être interprétées comme une proposition au Kremlin de voir en lui un opposant politique, mais pas un ennemi. Par exemple, dans une conférence de presse en ligne consacrée au redémarrage de l'ancien projet Russie ouverte, l'ex-oligarque a répondu de manière étrange à la question de savoir comme Poutine réagirait en apprenant ses plans politiques: "Je voudrais croire qu'il comprendra. Mais je pense qu'il en sera contrarié". Russie ouverte se transformera en réseau horizontal censé réunir toutes les organisations et les activistes civils qui mènent une activité d'opposition basée, d'après Khodorkovski, sur le "choix européen de la Russie".

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