L'Occident et la Russie alliés face au terrorisme

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Malgré leur opposition sur le dossier ukrainien, la Russie et les pays occidentaux s'unissent face à la menace émanant de l'organisation terroriste Etat islamique (EI), écrit mardi 16 septembre le quotidien Kommersant.

Malgré leur opposition sur le dossier ukrainien, la Russie et les pays occidentaux s'unissent face à la menace émanant de l'organisation terroriste Etat islamique (EI), écrit mardi 16 septembre le quotidien Kommersant.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a soutenu l'initiative du président français François Hollande d'organiser une conférence sur l'Irak et a appelé les membres de la coalition antiterroriste à faire preuve "d'une véritable cohésion".

Selon certaines informations, Moscou a également l'intention de soutenir la résolution préparée par les USA au Conseil de sécurité des Nations unies sur les terroristes étrangers à condition que son champ d'application se limite au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord.

Sergueï Lavrov a participé hier à la conférence internationale d'urgence sur l'Irak, pays dont une grande partie du territoire est aujourd'hui contrôlé par les terroristes de l'EI. L'intervention du ministre russe a mis en avant plusieurs axes stratégiques. Premièrement, il a affirmé qu'on empêcherait les terroristes de créer un califat en Irak et en Syrie: "Les leaders de l'EI ne doivent se faire aucune illusion - ils ne représentent pas l'islam, on ne les laissera jamais créer leur propre Etat", a-t-il déclaré.

Deuxièmement, Sergueï Lavrov a souligné que l'opposition au terrorisme ne devait pas "être sacrifiée aux volontés de renversement d'un régime dans tel ou tel pays". Le ministre a cité deux exemples des conséquences négatives de tels choix stratégiques: "Ce fut le cas en Libye quand certains pays (de l'UE) ont fermé les yeux sur le renforcement des extrémistes pendant la lutte pour renverser Kadhafi, en leur fournissant des armes et se rangeant de leur côté dans le conflit. Nous voyons quelles conséquences cette politique indifférente a eues pour la Libye et le Mali".

Troisièmement, le ministre russe s'est opposé aux intentions des Américains d'attaquer les positions des terroristes en Syrie sans coopérer avec Damas et s'est indigné de l'absence de la Syrie et de l'Iran à la conférence, qu'il considère comme des "alliés naturels" dans le combat contre l'EI. La France était prête à inviter les Syriens et les Iraniens mais les USA s'étaient prononcés contre cette initiative.

Enfin, Sergueï Lavrov a appelé les membres de la coalition antiterroriste à faire preuve d'une "véritable cohésion, sans laisser les autres différends" qui les opposent – Ukraine comprise – "nuire à l'efficacité des actions conjointes pour lutter contre le terrorisme". "Les extrémistes chercheront à profiter des divergences de nos positions pour nous diviser", a averti le ministre russe. Quant à la Russie elle apporte déjà une assistance militaire, notamment militaire, à l'Irak et à la Syrie et serait prête à participer à l'élaboration de mesures communes supplémentaires pour combattre le terrorisme.

En particulier, Moscou a l'intention de soutenir au Conseil de sécurité de l'Onu la résolution des USA sur les combattants terroristes étrangers, selon une source du gouvernement russe.

Le président Barack Obama compte personnellement soumettre ce document à l'examen du conseil le 24 ou le 25 septembre. La résolution appelle à intensifier la lutte contre des combattants étrangers qui participent à plusieurs conflits armés intérieurs. Selon les renseignements américains, rien qu'en Syrie et en Irak près de 12 000 étrangers combattent aux côtés des extrémistes. Selon la source, le projet de résolution en cours de préparation correspond aux intérêts de Moscou, qui attire depuis longtemps l'attention sur ce phénomène dangereux.

Par ailleurs, il est primordial pour la Russie que le projet en question soit clairement associé aux réalités du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord: il vise l'Etat islamique, le Front al-Nosra et d'autres groupes radicaux associés à Al-Qaïda. Dans le même temps, certains pays occidentaux ont verbalement soutenu l'exigence de Kiev de reconnaître les républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk comme des "groupes terroristes", ce à quoi la Russie s'est opposée formellement. Selon la source, Moscou soutiendra la résolution américaine à condition qu'elle ne cherche pas à étendre son champ d'application à d'autres régions.

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