La "menace russe", thème central du sommet de l'Otan

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Le sommet de l'Otan, l'un des "plus importants de l'histoire", selon Anders Fogh Rasmussen, s'est ouvert hier au pays de Galles, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Le sommet de l'Otan, l'un des "plus importants de l'histoire", selon Anders Fogh Rasmussen, s'est ouvert hier au pays de Galles, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Le secrétaire général de l'Alliance a déjà annoncé qu'il était. A l'ordre du jour: la situation en Ukraine et l'activation du mouvement terroriste Etat islamique (EI). Le sommet a accordé hier bien plus de temps au premier sujet.

"Notre alliance est un îlot de sécurité, de stabilité et de prospérité entouré par un arc de crises. La Russie attaque l'Ukraine à l'est. Le mouvement terroriste Etat islamique s'active dans le sud-est en commettant des crimes odieux. Dans le sud, on constate une situation de violence et d'instabilité", a prononcé d'un seul souffle le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen. Il a donc, de fait, assimilé la politique ukrainienne de Moscou aux agissements des islamistes radicaux en Irak et en Syrie. "A ce sommet nous prendrons des mesures importantes pour protéger nos alliés face à ces menaces", a-t-il affirmé.

La "menace de l'est" a fait l'objet de plus longs débats que les deux autres thèmes réunis. La Maison blanche a diffusé un communiqué indiquant que pendant l'entretien avec le président ukrainien Piotr Porochenko en marge du sommet les dirigeants des USA, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et de l'Allemagne "ont condamné la violation flagrante et continue de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie et ont reconnu que Moscou devait payer un prix encore plus fort pour ses actes".

Le secrétaire général de l'Alliance est sceptique quant au plan de stabilisation de la situation en Ukraine suggéré par le président russe. Premièrement, il en a parlé comme d'un "prétendu plan de paix". Deuxièmement, en précisant que l'Otan saluait en principe toute tentative de trouver une solution pacifique au conflit, il a directement accusé la Russie de déstabiliser la situation dans l'est de l'Ukraine.

A la question de savoir si l'Alliance avait l'intention de revoir les termes de l'Acte fondateur Otan-Russie de 1997, comme le proposent certains membres, Anders Fogh Rasmussen a donné une réponse évasive: "Les mesures que nous prévoyons pour protéger nos alliés sont en parfaite conformité avec ce document. Alors que la Russie a enfreint ses points fondamentaux. Nous avons décidé de suspendre tous les programmes pratiques de coopération entre l'Otan et la Russie, cependant les canaux politiques et diplomatiques d'interaction avec ce pays doivent demeurer ouverts".

A la veille du sommet le président estonien Toomas Hendrik Ilves a déclaré qu'il était temps de revoir plusieurs points de l'Acte fondateur. Il a été soutenu par le président américain Barack Obama, qui a noté que la situation d'aujourd'hui était très différente de celle dans laquelle cet accord avait été signé.

Par ailleurs, une source du siège de l'Alliance a rapporté que l'Otan n'était pas unanime concernant les démarches à engager concernant cet acte mais a souligné que ce document était "politique, et non juridiquement contraignant". A la question de savoir quel point Moscou aurait enfreint, la source a répondu: "L'acte stipule que l'Otan et la Russie construiront une paix solide et intégrale dans la région euro-atlantique, en reposant sur les principes de démocratie et de sécurité. Les agissements de Moscou vis-à-vis de l'Ukraine – de la Crimée au Donbass – vont à l'encontre de ces principes".

Quant à l'Ukraine, les représentants de l'Alliance lui ont, au contraire, exprimé toute leur solidarité. A l'issue de la réunion Otan-Ukraine il a été annoncé que l'organisation créerait plusieurs fonds fiduciaires pour moderniser l'armée ukrainienne et augmenterait le nombre d'exercices communs avec les forces armées ukrainiennes. Certains membres étudieront même la possibilité de fournir des armes à Kiev. "A terme le partenariat Otan-Ukraine sera plus étroit", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance.

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