Les nazis se lancent à l'assaut du parlement ukrainien

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Tard lundi soir, le président ukrainien Piotr Porochenko a dissous par décret le parlement ukrainien, fixant les législatives anticipées au 26 octobre, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Tard lundi soir, le président ukrainien Piotr Porochenko a dissous par décret le parlement ukrainien, fixant les législatives anticipées au 26 octobre, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Selon le cinquième président ukrainien, ces élections doivent mener le pays sur le chemin de la prospérité et du bien-être selon les standards européens.

Mais l'histoire mondiale et la pratique politique ukrainienne rendent cet objectif peu réaliste, laissant au pays en guerre un choix réduit entre l'exacerbation du chaos ou le passage à une dictature fasciste à part entière, où l'opinion différente des dispositions de la majorité au pouvoir sera considérée comme un crime contre l'Etat. La probabilité des deux issues est égale aujourd'hui.

Si l'instauration d'idées "conformes" n'était pas l'objectif de cette dissolution, la décision de Porochenko semble irrationnelle. Après tout le parlement actuel, certes avec des difficultés parfois, valide déjà toutes les décisions du président et l'on entand à la tribune des discours sur les séparatistes et la "menace russe". De son côté l'opposition factice des communistes et des vestiges du Parti des régions a été réduite à une minorité insignifiante.

Mais si l'on creuse un peu plus en profondeur, on voit que Porochenko avait de nombreux motifs pour dissoudre la Rada. Par exemple, le président ne dispose pas de sa propre fraction au parlement. Mais il existe un parti prometteur, Solidarité, qui pourrait être rejoint à certaines conditions par une partie des députés d'Udar, manifestement discrédité aujourd'hui par son leader Vitali Klitchko, qui sème la confusion à chacune de ses apparitions devant les caméras.

Ioulia Timochenko, la seule politicienne ukrainienne à pouvoir se vanter aujourd'hui d'avoir une force politique – Patrie – qui lui soit restée fidèle et ne se soit pas divisée, pourrait elle aussi tirer profit des élections anticipées. Même l'actuel premier ministre Arseni Iatseniouk est resté dans son orbite et a toutes les chances de figurer comme numéro 2 sur la liste du parti, tout en restant premier ministre: son maintien à ce poste, selon Timochenko, est le gage de la participation de Patrie à la prochaine coalition parlementaire.

Toutefois, la réalité ukrainienne est bien plus austère et il est impossible de prédire l'avenir politique d'un pays frappé par une véritable guerre civile. Mais certains éléments sont certains: il n'y aura pas de communistes ni de forces de gauche en général au prochain parlement. Non seulement le PC ukrainien est de facto interdit dans le pays, mais une grande partie de ses électeurs vit en Crimée et dans le Donbass, où il est peu probable que les législatives ait lieu malgré les espoirs de Porochenko. Par conséquent, l'opinion des habitants du sud-est du pays ne sera pas représentée à la Rada. Ces derniers sont déjà inscrits dans la "cinquième colonne", avec laquelle "il n'est possible de lutter que par la force", selon Porochenko.

En revanche, on verra très certainement apparaître des nazis au nouveau parlement, hormis Svoboda (Liberté), dont les électeurs vivent essentiellement en Galicie. Le Secteur droit travaille activement dans ce spectre politique et marque des points de jour en jour sur la vague du "patriotisme" ukrainien – de Kiev à Odessa. Sans oublier le Parti radical d'Oleg Liachko, si apprécié par les "zonards" ukrainiens et les éléments déclassés.

Une chose est sûre: ces législatives n'apporteront pas à l'Ukraine la paix, le calme et une nouvelle société juste, car tous les candidats défendront d'une manière ou d'une autre les intérêts des oligarques se trouvant derrière eux, que même les centaines de morts n'arrêtent plus. Le chaos politique initié par le décret présidentiel, même si on le qualifie de "reformatage", tournera tôt ou tard à un "ordre de fer", qui sera paraphé par la nouvelle majorité.

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