Vladimir Poutine rencontre le président ukrainien Piotr Porochenko

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Kiev espère qu'un "proccessus de négociations réel" sera lancé en marge du sommet Union douanière-Ukraine, pour régler la crise qui secoue le sud-est du pays, écrit mardi 26 août le quotidien Kommersant.

Kiev espère qu'un "proccessus de négociations réel" sera lancé en marge du sommet Union douanière-Ukraine, pour régler la crise qui secoue le sud-est du pays, écrit mardi 26 août le quotidien Kommersant.

Moscou précise que des résultats positifs ne sont envisageables que si l'Union européenne renonce à faire pression sur la Russie et commence à "influencer la partie ukrainienne". Quant aux experts interrogés, ils ne s'attendent à aucune percée.

Formellement, le sommet se réunit à Minsk pour évoquer les relations économiques entre l'Union douanière (Russie, Biélorussie, Kazakhstan) et l'Ukraine. Comme l'a rappelé hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Moscou appelle depuis longtemps à entamer un dialogue "dépolitisé, professionnel, pragmatique et concret" sur le rapport entre la participation de Kiev à la zone de libre-échange de la CEI et ses engagements dans le cadre de l'accord d'association signé avec l'UE, qui n'a pas encore été ratifié.

Vladimir Poutine et Piotr Porochenko évoqueront le règlement du conflit dans le sud-est de l'Ukraine. L'Europe attend le sommet à venir avec un certain optimisme, même si à l'issue de sa visite à Kiev la chancelière allemande Angela Merkel avait déclaré qu'une simple rencontre ne pourrait pas aboutir à des accords avancés dans l'état actuel des choses. Sergueï Lavrov a partagé hier sa propre vision de la situation: il a rappelé que les partenaires occidentaux "attendaient constamment de la Russie un changement de comportement", alors qu'en réalité ils devraient influencer la partie ukrainienne – "pour qu'elle prenne conscience en toute responsabilité qu'il ne s'agit pas d'une lutte pour l'Ukraine contre la Russie, mais pour l'Ukraine en tant qu'Etat dans lequel tout le monde peut vivre confortablement".

 

Les experts doutent d'une éventuelle percée à Minsk. "Tout le monde attend un seul résultat positif – la fin des opérations militaires. Mais le gouvernement de Kiev ne peut pas stopper la guerre car dans ce cas, il devrait immédiatement s'engager dans le règlement de la tâche complexe qu'est la relance de l'économie ukrainienne en ruines", explique l'économiste ukrainien Alexandre Doudtchak. Le politologue ukrainien Dmitri Ponamartchouk affirme à son tour que la rencontre de Minsk ne promet pas de progrès substantiel, au moins parce qu'elle ne se tiendra pas sur un "territoire neutre". "Minsk est un allié de la Russie, qui est de facto en état de guerre avec nous", a déclaré l'expert.

La principale tâche des pourparlers, pour la Russie, est la cessation immédiate des combats dans l'est de l'Ukraine. Un autre objectif consiste à régler la crise humanitaire. Sergueï Lavrov a déclaré hier que Moscou comptait envoyer dans le Donbass un second convoi humanitaire. "Nous avons adressé une note au ministère ukrainien des Affaires étrangères pour l'informer de notre intention. Nous avons joint une liste détaillée de la nomenclature et de la quantité des chargements prévus pour cet envoi et nous espérons une coopération étroite avec les autorités ukrainiennes pour convenir de toutes les formalités nécessaires."

Toutefois, les experts ukrainiens prédisent que le nouveau convoi pourrait connaître le même sort que le premier: les camions russes traverseront la frontière indépendamment de la position des autorités ukrainiennes. "Ce sera une nouvelle pilule amère pour Kiev. Mais l'Ukraine ne pourra pas ne pas l'avaler", conclut Dmitri Ponamartchouk.

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