Irak: al-Maliki menace de reprendre le pouvoir grâce aux tribunaux et à l'armée

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Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki, démis de ses fonctions lundi, refuse de céder la place à son successeur Haïdar al-Abadi et promet de l'affronter par le biais des tribunaux, voire de l'armée si besoin, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki, démis de ses fonctions lundi, refuse de céder la place à son successeur Haïdar al-Abadi et promet de l'affronter par le biais des tribunaux, voire de l'armée si besoin, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Jusqu'à l'approbation du nouveau gouvernement par le parlement, le politicien demeure commandant en chef des forces armées. Washington a menacé al-Maliki de suspendre l'aide internationale à l'Irak s'il persistait à vouloir rester au pouvoir. Entre temps, la guerre aérienne contre les jihadistes s'élargit: le Royaume-Uni a envoyé des chasseurs-bombardiers dans la zone de conflit.

Maliki refuse de céder le pouvoir et, profitant de ses fonctions de chef des armées, a fait sortir dans les rues de Bagdad non seulement des mouvements chiites radicaux, mais aussi les forces spéciales contrôlées par ses proches. Les tribunaux se trouvent également sous son influence. Ce dernier a annoncé à la télévision que la décision du président irakien Fouad Massoum de lui trouver un remplaçant était une "violation dangereuse" de la Constitution. "Nous corrigerons l'erreur", a promis Maliki.

En deux mandats, il a établi un contrôle total de l'armée et des renseignements, ses proches occupent la plupart des postes de premier plan et selon les spécialistes, la garde personnelle de Maliki fait partie des mieux entrainées au Moyen-Orient. Il tentera très certianement d'utiliser ces ressources.

"Maliki ne peut plus conserver le pouvoir par des moyens politiques et une sorte de coup d'Etat militaire est la seule option qui s'offre à lui. Il s'agirait d'un scénario très négatif, car à la guerre du gouvernement contre les jihadistes s'ajouterait la lutte au sein du gouvernement. Cela tournerait à la catastrophe", estime Elena Souponina, spécialiste de l'Asie et du Moyen-Orient.

Dans le même temps, Washington a clairement mis en garde Maliki face à tout usage de la force. Ce dernier accuse à son tour les USA de soutenir ceux qui ont enfreint la Constitution irakienne. Les dirigeants américains démentent leur implication dans le "changement de régime". Entre temps, Barack Obama a salué la nomination d'Abadi comme étant un "grand pas vers la formation d'un gouvernement qui pourrait unir les différentes communautés irakiennes". Le secrétaire d'Etat John Kerry a menacé Maliki de suspendre l'aide internationale à l'Irak s'il persistait à vouloir rester au pouvoir

Les autorités iraniennes ont également soutenu la décision de nommer Abadi chef du gouvernement.

Obama a remercié ses alliés dans la guerre aérienne – le Royaume-Uni et la France. Londres a envoyé sur sa base militaire de Chypre des chasseurs Tornado pour effectuer des vols de reconnaissance dans le désert au nord de l'Irak, où sont larguées des caisses d'eau et de nourriture pour les réfugiés. Les Tornados balaieront la région pour identifier le terrain et la localisation des groupements de personnes, pour permettre de larguer les vivres sans blesser les réfugiés. Quand les avions de transport militaires C-130 Hercules ont approché des groupes de réfugiés avec un convoi humanitaire, les personnes présentes se sont ruées en formant une foule, empêchant parfois l'opération. Au final, les Britanniques ont réussi à larguer le chargement à seulement deux reprises – samedi et dans la nuit de lundi à mardi.

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