Les sanctions compromettent les plans de Rosneft en Italie

© RIA Novosti . Aleksei Nikolskii / Accéder à la base multimédiaKommersant
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Les sanctions occidentales remettent en question les plans de la compagnie russe Rosneft en Italie, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Les sanctions occidentales remettent en question les plans de la compagnie russe Rosneft en Italie, écrit lundi le quotidien Kommersant.

Cette dernière envisageait de monter une coentreprise avec l'italien Saras pour le commerce de pétrole, mais depuis qu'elle est inscrite sur la liste noire des USA, son partenaire européen a suspendu les négociations. Par ailleurs, l'achat programmé du département "trading" de Morgan Stanley par Rosneft devra probablement être repoussé. Selon des sources et les analystes, si les sanctions n'étaient pas durcies, le projet de Rosneft pourrait ralentir mais pas être annulé.

"La création d'une coentreprise Rosneft-Saras, orientée vers le commerce de pétrole, a été reportée en raison de la détérioration des relations entre l'Occident et la Russie", a déclaré vendredi le directeur exécutif de Saras Dario Scaffardi. Les deux compagnies avaient convenu de créer une coentreprise pour le commerce de pétrole et de produits pétroliers en juin 2013.

Elle était supposée être lancée cette année après toutes les mises au point. Fin 2013, Rosneft avait également entamé les négociations pour l'achat du département trading de la banque d'investissement Morgan Stanley, afin d'y baser son activité commerciale. Au final, la question de la liaison entre les deux transactions a été soulevée et a demandé des délais supplémentaires. "Ces derniers mois, nous négociions avec Rosneft et Morgan Stanley pour trouver des moyens d'intégration. Bien évidemment, ces négociations ont été interrompues ces dernières semaines à cause de la situation politique générale", a précisé le directeur exécutif de Saras, avant d'ajouter que son entreprise ne renonçait pas à la transaction et qu'une solution serait trouvée dans les semaines à venir. Rosneft s'est refusé à tout commentaire.

Le principal actif de Saras est sa raffinerie en Sardaigne, d'une capacité de traitement de 15 millions de tonnes de pétrole - soit près de 15% des besoins de l'Italie. Saras possède également des réserves de produits pétroliers et un réseau de stations-service en Italie et en Espagne. Ces dernières années, la compagnie a affiché un bilan déficitaire: en 2013, son déficit net s'élevait à 84 millions d'euros, et à 79 millions d'euros au premier semestre de 2014, l'EBITDA du raffinage et du marketing des produits pétroliers a continué à régresser cette année.  La cause principale de cette évolution réside dans les tarifs de pétrole élevés et le fait que la raffinerie était basée sur des matières premières libyennes, dont les approvisionnements ont pratiquement cessé à partir de 2011 suite à la guerre. L'usine raffinait également du pétrole iranien bon marché, dont l'accès a été perdu en 2012 après l'embargo international imposé à la République islamique. Rosneft est devenue actionnaire de Saras en 2013, rachetant en deux étapes une part de 21% et en investissant 273,5 millions d'euros dans la société. Hormis la coopération commerciale, les compagnies avaient évoqué l'achat conjoint d'un réseau de stations-service appartenant à Shell, ainsi que les livraisons de pétrole en Italie. Il pourrait s'agir des fournitures de pétrole iranien par le biais d'un swap, dans le cadre d'un accord Moscou-Téhéran (le mémorandum a été signé début août).

"La suspension de cette transaction avec Saras risque de ralentir les ambitions de Rosneft, surtout si l'on ajoute à cela les héistations autour du rachat du département trading de Morgan Stanley" explique une source. Rosneft a eu le temps d'obtenir l'approbation de la Commission fédérale du commerce des USA et début juin la transaction a été soumise au comité pour les investissements étrangers. Au milieu du mois, Washington a étendu les sanctions non seulement sur le président de Rosneft mais aussi sur la compagnie elle-même. Par conséquent, l'approbation de la transaction est peu probable dans les mois à venir. D'un autre côté, ces sanctions peuvent être levées à tout moment, rappelle Sergueï Vakhrameev d'Ankor Invest. Il admet également que les transactions avec Morgan Stanley et Saras pourraient être annulées si l'Occident allait jusqu'à durcir les sanctions.

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