Moscou interdit l'importation de produits alimentaires occidentaux

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Le Kremlin a interdit l'importation de produits alimentaires en provenance des pays qui ont adopté des sanctions contre la Russie, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.

Le Kremlin a interdit l'importation de produits alimentaires en provenance des pays qui ont adopté des sanctions contre la Russie, écrit jeudi le quotidien RBC Daily.

La liste des marchandises concernées sera publiée dès aujourd'hui. Les producteurs européens et américains seront remplacés par les fournisseurs d'Amérique Latine, qui montrent ainsi qu'ils ne soutiendront pas les sanctions occidentales. Les pays d'Asie, qui se sont abstenus jusqu'à présent de faire des déclarations critiques à l'égard de Moscou, pourront également bénéficier de privilèges en cas d'adoption de restrictions sur les vols des compagnies aériennes européennes via le territoire russe.

Une source du ministère du Développement économique a déclaré que le décret du gouvernement comportant la liste des marchandises interdites était prêt et pourrait être signé par le premier ministre Dmitri Medvedev dès aujourd'hui. Sa porte-parole Natalia Timakova a confirmé cette information. Selon la source, Moscou se réfère à l'article 21 de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), qui admet le retrait de produits du libre-échange dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en cas de menace à la sécurité nationale.

Cette interdiction sera valable un an. Si besoin, le gouvernement pourrait amender sa durée, précise le décret du chef de l'Etat. En parallèle, les organismes compétents ont été chargés de mettre en place les mesures nécessaires pour augmenter l'offre de produits nationaux et empêcher la hausse des tarifs sur les produits alimentaires.

Les marchandises étrangères concernées par l'interdiction seront remplacées par leurs analogues produits localement, a déclaré Alexandre Bretchalov, secrétaire de la Chambre sociale et coprésident du siège central du Front populaire. "Les capacités industrielles du pays permettent d'augmenter la production", a-t-il affirmé. Une source du gouvernement ajoute également que les pays qui n'ont pas adhéré aux sanctions et qui étaient perdants dans la concurrence avec les Européens et les Américains pourraient accroître leurs exportations en Russie.

L'agence sanitaire russe Rosselkhoznadzor a annoncé qu'elle s'entretiendrait dès demain avec les missions diplomatiques latino-américaines sur les perspectives d'élargissement des fournitures de produits alimentaires en Russie. De plus, les compagnies brésiliennes Confepar et Perdigao ont pour la première fois reçu l'autorisation de fournir des produits laitiers sur le territoire russe.

La réaction de la Russie à la pression occidentale pourrait ne pas se limiter au secteur alimentaire. Pendant la réunion de mardi avec le ministre des Transports Maxim Sokolov et le directeur général adjoint d'Aeroflot Vadim Zingman, Dmitri Medvedev a déclaré qu'il fallait se pencher sur les mesures à adopter par Moscou pour réagir aux sanctions contre les compagnies aériennes russes.

Il pourrait s'agir, entre autres, du prolongement des itinéraires transsibériens, qui réduirait la compétitivité des Européens par rapport aux compagnies asiatiques, l'interdiction des vols charters et de fret, ainsi que du transit pour les compagnies ukrainiennes, a annoncé hier l'agence Bloomberg, faisant référence à des sources anonymes.

Cette interdiction pourrait faire perdre aux compagnies européennes des parts du marché asiatique. En cas d'augmentation de la durée du vol de plus de deux heures à cause d'un itinéraire plus long, les passagers préféreront à terme de faire appel aux services des compagnies asiatiques, estime le directeur général de l'agence Aviaport Oleg Panteleev. Mais Aeroflot sera touchée. La compagnie est aujourd'hui le principal bénéficiaire de cette location des voies aériennes aux compagnies européennes, estimée à 300 millions de dollars par an par les experts. En deux jours les rumeurs sur l'interdiction du transit ont fait chuter les actions de la compagnie aérienne de 10% à la bourse de Moscou.

Finnair, spécialisée dans les vols en Asie, a également vu ses actions chuter de 8,92%. Les actions du plus grand groupe européen Air France-KLM ont fléchi de 6,63% en deux jours, International Consolidated Airlines Group S.A. (IAG) - regroupant British Airways et Iberia - de 2,53% et Lufthansa de 3,29%.

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