L'organisation Médecins sans frontières (MSF) vient de publier un rapport sur l'épidémie de fièvre Ebola en Afrique de l'Ouest, écrit mercredi le quotidien Novye Izvestia.
Les experts tirent la sonnette d'alarme. Si la fièvre Ebola continue de se répandre au même rythme qu'actuellement, cette maladie incurable pourrait devenir l'une des principales causes de mortalité élevée dans les pays d'Afrique, devant le Sida.
Ce rapport a été rendu public à Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Ce petit pays, secoué jusqu'à récemment par une guerre civile très violente, est devenu l'épicentre de l'épidémie qui se déchaîne depuis presque six mois. La situation est difficile au Libéria et en Guinée, deux pays voisins. Des signaux alarmants proviennent également du Nigéria, le pays le plus peuplé d'Afrique noire, où un cas d'infection vient d'être recensé. Si l'épidémie se propageait également dans ce pays, les victimes seraient très nombreuses. A ce jour, cette fièvre a déjà emporté 672 vies. Les Africains ne sont pas les seuls touchés: au Libéria, ce virus a été diagnostiqué chez deux citoyens américains.
La fièvre hémorragique Ebola fait partie des maladies les moins étudiées en raison de sa découverte relativement récente – en 1976 près du fleuve Ebola, sur le territoire de l'actuelle république démocratique du Congo. Le virus provoquant cette maladie n'a commencé à être sérieusement étudié que dans les années 1990, quand la maladie ne touchait plus uniquement les habitants des villages reculés et des régions équatoriales d'Afrique. On ignore exactement comment se transmet la fièvre, mais probablement par les muqueuses et le sang. Selon une autre version, comme pour le Sida, les premiers individus à avoir contracté la fièvre Ebola auraient mangé de la viande de singes malades.
Il n'existe à ce jour aucun vaccin contre cette maladie et le taux de mortalité atteint 90%. Sachant que les personnes infectées peuvent survivre avec cette terrible pathologie un mois tout au plus. Le plus tragique, dans la situation actuelle, est que l'épidémie semble avoir échappé à tout contrôle. C'est ce qu'a constaté avec regret à Freetown le représentant de MSF, Bart Janssens. Ses propos ont déjà provoqué la panique dans plusieurs pays de la région où aucun cas de fièvre Ebola n'a encore été constaté. Les autorités de Gambie ont ordonné de bloquer les vols en provenance de Guinée (les médecins supposent que l'épidémie actuelle a démarré dans ce pays) et a de facto fermé l'accès du pays aux ressortissants des zones où sévit l'épidémie.
