L'Onu interdit l'achat de pétrole aux islamistes

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Les pays membres de l'Onu n'ont plus le droit d'acheter du pétrole brut aux islamistes, écrit mercredi le quotidien Izvestia.

Les pays membres de l'Onu n'ont plus le droit d'acheter du pétrole brut aux islamistes, écrit mercredi le quotidien Izvestia.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a en effet adopté lundi 28 juillet la déclaration de son président concernant le caractère inadmissible de ces achats auprès d'organisations terroristes de Syrie et d'Irak, comme l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front Al-Nosra. Et pour cause: l'argent récolté sert à soutenir ces organisations.

Ce document a été préparé à l'initiative de la Russie et prévoit des sanctions contre ceux qui continueraient à acheter des hydrocarbures en contrebande.

D'après la déclaration, les Etats membres de l'Onu s'engagent à prévenir et empêcher le financement des actes terroristes. Toute forme de commerce pétrolier avec des groupuscules de l'EIIL et d'Al-Nosra sera perçue comme un soutien financier des terroristes et des sanctions pourraient être engagées.

Comme l'a expliqué le ministère russe des Affaires étrangères, la Russie a insisté sur l'adoption d'une telle déclaration dès les premiers mois de la guerre en Syrie. Mais tant qu'il n'était question que de la Syrie, l'Occident était absolument contre, ne voulant pas bloquer les canaux de financement à l'opposition anti-Assad. C'est seulement quand la menace d'expansion de l'influence des groupes extrémistes dans tout le Proche-Orient est devenue flagrante que le document a enfin été approuvé.

Pendant ce temps, les islamistes et plusieurs mouvements anti-Assad, comme l'Armée syrienne libre, ont réussi à se renforcer dans les régions pétrolières syriennes, vendant du pétrole brut pour environ 1 million de dollars par jour. Ces revenus de contrebande ont même augmenté après la prise de certains gisements en Irak. Les terroristes deviennent ainsi de plus en plus indépendants sur le plan financier, réduisant leur dépendance envers leurs "pays sponsors".

En particulier, les combattants de l'EIIL contrôlent depuis juin certains champs pétroliers irakiens et l'infrastructure permettant d'exploiter, raffiner et décharger les hydrocarbures. Des exploitations sont également en cours sur le gisement d'Al Omar saisi par les islamistes le 3 juillet à l'est de la Syrie.

"Cela fait longtemps que la Russie dispose d'informations sur le trafic pétrolier via la Turquie. Le tarif du pétrole en contrebande varie de 10 à 25 dollars le baril. L'ampleur de ce commerce a considérablement augmenté ces derniers temps et le dumping du trafic est néfaste pour tous. C'est pourquoi le Conseil de sécurité a adopté cette déclaration", estime Ivan Andrievski, vice-président de l'Union des ingénieurs russes.

Cependant, on ignore comment stopper ce trafic et si les sanctions promises par le Conseil de sécurité de l'Onu seront plus effrayantes que la tentation du superprofit.

Par ailleurs, la prise d'une partie des champs pétroliers syriens a forcé Damas à réduire considérablement la production d'hydrocarbures et à augmenter leur achat à l'étranger, notamment en Russie et en Iran. Pendant ce temps, en dépit de la guerre qui se poursuit, l'Irak s'efforce de reprendre le contrôle sur les exportations du Kurdistan irakien. Ainsi le 28 juillet, Bagdad a saisi le tribunal de district du Texas, où est arrivé un cargo transportant du pétrole kurde. La plainte exige de remettre le chargement à disposition de Bagdad.

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