Tokyo adopte des sanctions antirusses sous la pression des USA

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Le secrétaire général du cabinet japonais Yoshihide Suga a déclaré le 28 juillet que Tokyo avait l'intention d'adopter de nouvelles sanctions contre la Russie, écrit mardi le quotidien Izvestia.

Le secrétaire général du cabinet japonais Yoshihide Suga a déclaré le 28 juillet que Tokyo avait l'intention d'adopter de nouvelles sanctions contre la Russie, écrit mardi le quotidien Izvestia.

"Cette fois, la liste des individus et des compagnies concernés par les restrictions pourrait être rendue publique contrairement à celle adoptée le 18 mars, qui incluait 23 personnes interdites de séjour au Japon. Il sera prochainement annoncé qui figure sur cette liste", a expliqué la première secrétaire de l'ambassade du Japon en Russie, Hiroe Takiguchi.

Ces sanctions impliquent le gel des comptes au Japon pour les particuliers et les organisations directement impliqués dans le rattachement de la Crimée à la Russie ou la déstabilisation de la situation dans l'est de l'Ukraine.

Il est également prévu de limiter les importations de marchandises criméennes au Japon. A l'heure actuelle, la direction de la compagnie viticole Massandra essaie justement d'entrer sur le marché japonais mais ces tentatives devront visiblement cesser.

"Le gouvernement japonais et l'UE examinent la possibilité d'accorder à la Russie un prêt via la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et les nouvelles sanctions pourraient se refléter sur la délivrance ou non de ce crédit", a expliqué Hiroe Takiguchi.

La Russie fait partie des actionnaires de la BERD, et elle est son plus important emprunteur: en 2013, elle en a notamment reçu 2,46 milliards de dollars. Toutefois, la semaine dernière la direction de la Banque a déjà annoncé qu'elle suspendait l'examen et le financement de nouveaux projets en Russie.

"Dans l'ensemble ces nouvelles sanctions sont peu importantes et Tokyo les adopte uniquement sous la pression des USA. Cela n'aurait pas été la même chose si le Japon avait renoncé, par exemple, à l'achat de gaz russe ou commençait à fermer ses usines automobiles en Russie. Les mesures entreprises actuellement sont une simple formalité qui n'affecte pas les relations russo-japonaises", a déclaré Valeri Kistanov, président du Centre d'études japonaises à l'Institut de l'Extrême-Orient.

Selon lui, Tokyo compte sur la poursuite des négociations avec la Russie aussi bien sur un traité de paix que sur le litige territorial opposant les deux pays, ainsi que les fournitures d'hydrocarbures et les projets énergétiques en général - comme l'a mentionné plusieurs fois le premier ministre japonais Shinzo Abe.

Cependant, le Japon ne peut pas renoncer complètement aux sanctions car les Etats-Unis exigent d'en adopter. Tokyo dépend fortement des USA en plein renforcement de la Chine, avec laquelle le Japon est en litige concernant l'appartenance des îles Senkaku-Diaoyu. Conformément au traité de sécurité, c'est les USA qui devront protéger le Japon en cas d'exacerbation du conflit et du passage à la phase militaire face à la puissante Chine.

En dépit des sanctions, les relations entre les deux pays continuent de se développer. Comme en témoigne la cérémonie de crémation de 13 prisonniers de guerre japonais morts dans des camps de travail russes il y a plus de 50 ans. La cérémonie s'est déroulée le 27 juillet à Arseniev, territoire de Primorié. Une délégation chapeautée par un représentant du ministère japonais des Affaires étrangères, spécialement venue pour l'occasion en Russie, repartira le 29 juillet avec leurs cendres. Les urnes seront enterrées au cimetière national de Tokyo.

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