Pékin continue sa chasse à la corruption

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Les autorités chinoises ont annoncé l'ouverture de la "chasse aux renards", ces individus corrompus qui cachent de l'argent à l'étranger et quittent le pays, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.

Les autorités chinoises ont annoncé l'ouverture de la "chasse aux renards", ces individus corrompus qui cachent de l'argent à l'étranger et quittent le pays, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia. Il s'agit d'une nouvelle étape de la lutte anticorruption du gouvernement chinois, qui considère ce fléau comme une menace à l'autorité du parti communiste et à toute l'économie du pays. Cependant, de nombreux experts estiment que ce combat vise non seulement les personnes corrompues mais aussi les opposants politiques du pouvoir.

Pékin lance aujourd'hui "la chasse aux renards 2014", une vaste campagne visant à rapatrier des capitaux transférés à l'étranger et les fonctionnaires corrompus qui ont fui le pays. La chasse restera ouverte jusqu'à la fin de l'année, selon les médias du pays. Selon le communiqué de l'agence de presse Xinhua, ce problème d'argent sorti de Chine a pris de l'ampleur: l'an dernier, 762 fonctionnaires ont été extradés, à qui 1,64 milliard de dollars ont été confisqués, selon la Cour suprême de Chine.

L'exécutant direct des directives du président Xi Jinping est Wang Qishan, historien de 66 ans qui préside la Commission centrale du PC chinois pour veiller à la discipline. Il fait également partie du Comité permanent auprès du Politburo du Comité central du PC, le sanctuaire du gouvernement chinois – il est donc l'une des sept personnes les plus influentes du pays.

Wang Qishan a déjà un palmarès impressionnant: parmi ses "trophées" on retrouve notamment Xu Caihou, l'un des dirigeants de l'armée et ancien membre du Politburo. Peu d'informations sont disponibles sur l'ancien membre du PC Zhou Yongkang qui supervisait l'ensemble des services de police et judiciaires du pays. Selon les rumeurs, il a été arrêté et sera certainement accusé de corruption et d'abus de pouvoir. Fin juin, Pékin a annoncé l'exclusion du PC de Jiang Zemin, ancien président d'un important comité pour le contrôle et l'administration des biens publics du PC, ainsi que de Wang Yongchun, ancien directeur général adjoint du géant pétrolier CNPC. Les autorités ont également annoncé l'ouverture d'une enquête sur les "infractions disciplinaires majeures" (corruption) contre le secrétaire du PC à Guangzhou, Wan Qingliang, qui était considéré avant son arrestation comme une étoile montante du parti. Sans oublier le "procès du siècle" de Bo Xilai, condamné pour corruption.

Au total, en un an et demi des dizaines de milliers de hauts fonctionnaires ont été arrêtés ou renvoyés. Une épidémie de suicides témoigne de la peur qui règne dans les rangs des fonctionnaires qui ont quelque chose à craindre. En un an et demi de lutte anticorruption, 62 d'entre eux ont décidé de mettre fin à leur vie.

Tout a une implication voilée en Chine. Il pourrait en être de même pour la chasse aux "renards", aux "tigres" et aux "mouches". Selon certains experts chinois et étrangers, en luttant contre la corruption Xi Jinping n'oublie pas non plus l'opposition. Son pouvoir devient de plus en plus illimité de jour en jour. Alors que les opposants du nouveau dirigeant chinois rejoignent les rangs des fonctionnaires corrompus.

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