D'après un sondage réalisé en Israël le 27 juillet, la majeure partie des personnes interrogées veut que l'opération militaire dans la bande de Gaza continue, écrit lundi le quotidien Izvestia. L'étude a été menée par le sociologue israélien Mina Tsemah auprès de 504 personnes issues de toutes les catégories sociales du pays.
Le sondage distingue deux causes majeures pour lesquelles l'opération devrait se poursuivre. Premièrement, Israël a déjà perdu 42 militaires dans cette guerre et les personnes interrogées estiment que ces victimes ne doivent pas être vaines. Deuxièmement, le Hamas continue à lancer des roquettes depuis Gaza et à construire des tunnels: par conséquent l'objectif de l'opération n'est pas atteint. La plupart des personnes interrogées considèrent comme "très moyens" les résultats actuels de l'opération Bordure protectrice, dont la phase terrestre a été lancée le 17 juillet.
Selon l'initiateur du sondage, le consultant du gouvernement pour les questions stratégiques Roni Riman, cette opération est une épreuve importante pour le premier ministre Benjamin Netanyahu.
"En acceptant de suspendre l'opération, le premier ministre perdrait le soutien d'une partie importante de la population. S'il décidait qu'Israël devait cesser les opérations au profit de ses relations avec les USA et la communauté internationale, il pourrait oublier sa cote de popularité", explique l'expert.
Selon Benny Briskin, directeur exécutif du Congrès juif de Russie, "la population israélienne a une attitude assez négative envers l'administration américaine actuelle, et si Netanyahu faisait une trêve à l'initiative du secrétaire d'Etat américain John Kerry, cela serait très mal vu".
Netanyahu a évoqué le 27 juillet sa vision de l'avenir de Gaza. Selon lui, l'opération militaire israélienne se poursuivra tant que la paix à long terme ne serait pas rétablie en Israël. "La communauté internationale doit songer à la reconstruction de Gaza", a souligné le premier ministre, qui rappelle que "les importants fonds accordés ne servent pas à restaurer l'infrastructure urbaine mais à construire des tunnels qui ont permis aux combattants du Hamas d'organiser des attentats sur le territoire israélien".
Par ailleurs, Tel-Aviv a rejeté la proposition d'une trêve de 24 heures formulée par le Hamas dans la journée du 27 juillet, quelques heures après une proposition identique de l'Onu soutenue par Tel-Aviv et Gaza qui s'est avérée fictive, car les attaques contre Israël se sont poursuivies. En fait, le Hamas a décliné l'initiative de l'Onu déclarant qu'il était "hors de question de cesser le feu tant que les chars israéliens se trouvaient à Gaza".
D'après le gouvernement israélien, le Hamas continue d'exploiter cyniquement la population de Gaza, l'utilisant comme bouclier humain. Cette organisation a déjà rejeté six propositions de cessez-le-feu, y compris de l'Egypte, de la Croix-Rouge et de l'Onu.
L'opération Bordure protectrice a déjà fait plus de mille victimes palestiniennes, dont 192 enfants, et 42 soldats israéliens ont été tués.
