Le pouvoir ukrainien entre démissions et tentatives d'assassinat

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La crise du pouvoir est chaque jour plus profonde en Ukraine, écrit lundi 28 juillet le quotidien Kommersant.

La crise du pouvoir est chaque jour plus profonde en Ukraine, écrit lundi 28 juillet le quotidien Kommersant. Après la démission du premier ministre Arseni Iatseniouk, le gouverneur de la région de Kherson Iouri Odartchenko a lui aussi quitté ses fonctions. Le maire de Krementchoug Oleg Babaev, considéré comme favori pour le poste de gouverneur de la région de Poltava, a été assassiné. Et la maison du maire de Lvov Andreï Sadovy a été attaquée au lance-grenades.

Selon des sources de Kiev, Arseni Iatseniouk a désormais l'intention de se concentrer sur la prochaine campagne électorale, bien qu'on ignore quelle force politique il représentera. Selon certains, il resterait loyal au parti Patrie de Ioulia Timochenko. Selon d'autres, il pourrait conclure une alliance avec le président Piotr Porochenko pour être en tête de liste de son parti Solidarité.

Le vice-premier ministre Vladimir Groïsman a été nommé premier ministre par intérim.

Après la capitale, la crise du pouvoir a touché les régions. Le gouverneur de Kherson Iouri Odartchenko a donné sa démission après avoir déjà fait scandale lors de son discours élogieux à l'égard d'Hitler et du troisième Reich pendant la célébration du 9 mai. Cette fois, Odartchenko a accusé le président et le parlement de réticence à instaurer la loi martiale dans le pays. Ainsi, selon lui, les autorités ont laissé la région de Kherson "sans défense face à une invasion russe".

Oleg Babaev, maire du principal centre industriel de la région de Poltava, Krementchoug, a été abattu par trois balles à bout portant. Il était membre du parti Patrie et considéré comme le principal, voire l'unique candidat au poste de gouverneur de la région – sa nomination était prévue cette semaine. Selon les rumeurs, le maire de Krementchoug a eu de sérieux différends "commerciaux" avec le gouverneur de la région de Dniepropetrovsk Igor Kolomoïski. A Lvov, des inconnus ont attaqué (on suppose au lance-grenades) la maison du maire Andreï Sadovy. Personne ne se trouvait à l'intérieur au moment de l'attaque.

Pendant ce temps, des combats acharnés se poursuivent aux abords de Donetsk et de Lougansk. Les militaires ukrainiens ont déployé une offensive sur la ville de Chakhtersk pour "libérer la zone du crash du Boeing 777 malaisien afin de garantir la sécurité des experts internationaux pour qu'ils puissent procéder à une expertise". Des blindés militaires ont pénétré hier dans la ville et des affrontements violents s'y sont déroulés toute la journée. En réalité, d'après les experts militaires, en cas d'établissement d'un contrôle sur Chakhtersk par l'armée ukrainienne, les forces d'autodéfense de Donetsk pourraient se retrouver encerclées.

Toutefois, les forces d'autodéfense rapportent également des succès. Elles ont annoncé avoir saisi le poste de contrôle de Marinovka à la frontière russe et continuent à éliminer le groupe de militaires ukrainiens pris en étau entre la République populaire de Donetsk autoproclamée et la frontière russe.

Dans le même temps, un rapport de l'organisation internationale des droits de l'homme Human Rights Watch accuse les forces ukrainiennes de bombarder des quartiers résidentiels de Donetsk et des banlieues avec des lance-roquettes multiples Grad. "Les recherches de HRW sur place permettent d'évoquer l'implication des forces ukrainiennes dans les bombardements entre le 12 et le 21 juillet. L'usage d'armes frappant sans discrimination est une violation du droit humanitaire international qui peut être considérée comme un crime de guerre", rappelle HRW. L'organisation ne s'était encore jamais prononcée aussi durement et de manière aussi péremptoire vis-à-vis de Kiev.

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