La Russie ne veut plus importer d'armes ukrainiennes

© RIA Novosti . Aleksey Nikolskyi / Accéder à la base multimédiaIzvestia
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Un plan de substitution des importations dans le secteur des armes conventionnelles devrait être présenté au président russe Vladimir Poutine dans les jours à venir, comme l'avait annoncé en début de semaine le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, écrit vendredi le quotidien Izvestia.

Un plan de substitution des importations dans le secteur des armes conventionnelles devrait être présenté au président russe Vladimir Poutine dans les jours à venir, comme l'avait annoncé en début de semaine le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, écrit vendredi le quotidien Izvestia.

Selon certaines informations, les produits des entreprises d'armement ukrainiennes seraient remplacés par leurs analogues biélorusses. Il est également possible que des partenaires soient sollicités au Kazakhstan.

Selon le vice-premier ministre, ce plan ne nécessitera pas de dépenses astronomiques mais certains délais devront être repoussés, notamment sur certains projets de navires.

Plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que la Russie devait être prête à remplacer les marchandises ukrainiennes et à revoir les commandes nationales pour le secteur de  la défense si nécessaire.

Une source haut placée au sein de l'administration présidentielle a expliqué que ce projet était déjà en cours d'élaboration et demanderait la création de nouvelles entreprises en Russie. Les ressources de la Biélorussie et du Kazakhstan seront également sollicitées.

"En deux ans et demi la Russie est capable de mettre en place sur son territoire la production de tous les produits qui la rendaient dépendante de l'Ukraine, pour un coût compris entre 20 et 40 milliards de roubles (environ 420 à 840 millions d'euros). La Russie sera ainsi invulnérable au niveau technologique puisque tous ses produits seront fabriqués sur le territoire national", estime Igor Korottchenko, rédacteur en chef de la revue Défense nationale.

Seule exception: les pièces détachées et les composants des missiles intercontinentaux Voevoda en service au sein des Troupes balistiques stratégiques russes (RVSN), conçus à l'époque soviétique et dont la durée d'exploitation expire bientôt. Ils seront remplacés par des missiles RS-24 Iars (code OTAN SS-X-29), qui arrivent déjà dans les unités.

Reste en suspens la question des moteurs, qui étaient achetés en Ukraine pour les hélicoptères et avions russes. Selon Igor Korottchenko, les fournitures n'ont pas été suspendues mais pourraient l'être prochainement.

"En effet, le problème des moteurs causera quelques ennuis. Mais ce n'est pas mortel, bien que peu agréable", a déclaré l'expert.

Pour pallier à ce problème, le gouvernement commencera prochainement à mettre en place des usines pour fabriquer des moteurs en Russie dans le cadre de la Corporation unie de construction de moteurs (ODK).

"Le remplacement des moteurs pour hélicoptère assemblés en Ukraine paraît le plus problématique. Il est peu probable que l'industrie russe parvienne à compenser cette perte en deux ans et demi. Cela pourrait prendre entre 4 et 5 ans", estime Vassili Kachine du Centre d'analyse stratégique et technologique. Des problèmes identiques pourraient concerner les moteurs de navire, ajoute l'expert.

"L'ODK a annoncé qu'elle comptait produire 60 moteurs d'hélicoptère en 2014 et 120 en 2015. Or le besoin total pour une année s'élève à 500 pièces. Il sera donc difficile de tenir ces délais", pense Vassili Kachine.

Quant à la production des pièces de taille relativement réduite – modules, accessoires et autres – l'industrie russe pourrait la compenser en moins d'un an, conclut l'expert.

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