Bulgarie: le gouvernement démissionne, le projet South Stream compromis

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Mercredi, à cinq secondes de la fin de sa journée de travail, la chancellerie du parlement bulgare a reçu une demande de démission du gouvernement, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Mercredi, à cinq secondes de la fin de sa journée de travail, la chancellerie du parlement bulgare a reçu une demande de démission du gouvernement, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Après trois heures de débats le parlement a approuvé jeudi cette démission et le président Rossen Plevneliev a réuni les quatre fractions pour consultations. Selon la loi, il doit leur proposer de former un nouvel exécutif. En cas de refus – ce sera sûrement le cas - le chef d'Etat formera un gouvernement temporaire pour assurer pendant deux mois le fonctionnement continu des ministères, ainsi que la préparation de nouvelles élections législatives. Ce gouvernement "intermédiaire" ne pourra pas prendre de décisions stratégiques, notamment sur la réalisation du projet gazier russe South Stream. Le parlement actuel sera également dissous par un décret présidentiel.

Avec l'escalade de la crise ukrainienne, l'Occident a renforcé sa pression sur les Bulgares pour qu'ils renoncent à la construction du gazoduc South Stream, ou au moins qu'ils adhèrent complètement aux revendications de Washington annoncées par Bruxelles. Mais la Bulgarie, dont l'industrie a été pratiquement anéantie au cours de sa "démocratisation", avec son agriculture délabrée et sa dépendance envers les programmes financés via les fonds européens, ne pouvait pas longtemps résister à la pression et aux menaces de "couper le robinet". Au final, après une lettre de la Commission européenne promettant de suspendre son financement et de lancer une procédure pour prélever des pénalités "pour non-respect du règlement de l'UE" puis la visite de trois sénateurs russophobes à Sofia, le premier ministre bulgare a annoncé la suspension du projet South Stream. Bien qu'il n'existe jusqu'à présent, côté bulgare, aucun document officiel à ce sujet.

Fin mai, les socialistes bulgares à la tête de la coalition au pouvoir ont connu une sévère défaite aux législatives européennes. L'opposition parlementaire a, de son côté, plus souvent saboté les sessions qu'elle ne bloquait l'adoption de lois promises à la population ou simplement nécessaires pour le fonctionnement normal de l'Etat.

Dans ce contexte, plusieurs structures bancaires du pays ont été attaquées par des concurrents, ce qui a failli provoquer une crise bancaire.

En fin de compte, tous les partis ont reconnu la nécessité d'organiser des élections anticipées pour savoir qui, en réalité, est soutenu par la population.

Le gouvernement a donc démissionné. Aucun accord important (ou résiliation) signé par l'exécutif temporaire ne sera valide s'il n'est pas ratifié par le nouveau parlement. Personne ne peut remettre de l'ordre dans le secteur social et économique. En revanche, immédiatement après l'annonce de cette démission, environ 150 "manifestants professionnels" se sont rassemblés avec des drapeaux de l'UE sur une place de Sofia en arborant un air victorieux. Ils cassaient également des noix avec défi, faisant allusion au départ de ce premier ministre qui avait essayé, au moins, d'améliorer la situation dans le pays.

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