Ukraine: le crash du Boeing n'a pas changé la position de Bruxelles

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La liste noire européenne des personnes physiques et morales russes responsables de l'escalade du conflit dans l'est de l'Ukraine va encore s'allonger, jeudi, à la demande du Conseil des affaires étrangères de l'UE, écrit mercredi 23 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La liste noire européenne des personnes physiques et morales russes responsables de l'escalade du conflit dans l'est de l'Ukraine va encore s'allonger, jeudi, à la demande du Conseil des affaires étrangères de l'UE, écrit mercredi 23 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les dirigeants européens avaient en effet demandé cet élargissement, avant même le crash du vol MH17 de Malaysian Airlines. En dépit des appels de Washington, cette catastrophe n'a pas été un signal d'alarme pour Bruxelles et il n'est toujours pas question d'un troisième palier de sanctions.

Les dirigeants américains ont rejeté les conclusions faisant la lumière sur le crash de l'avion, présentées lundi par le ministère russe de la Défense.

Les USA accusent toujours les séparatistes en s'appuyant sur des informations diffusées sur les réseaux sociaux, l'appréciation générale de la situation, mais surtout sur les données de leurs services de renseignements qu'ils ne s'empressent pas de dévoiler.

Le porte-parole de la Maison blanche Josh Earnest a qualifié de "désespérées" et "d'invraisemblables" les thèses avancées par le général Andreï Kartapolov, chef du commandement opérationnel de l'État-major général de l'armée russe, montrant que la culpabilité de l'Ukraine n'était pas à exclure. Josh Earnest s'est référé aux "faits bien connus", dont les messages des séparatistes sur les réseaux sociaux sur leur responsabilité dans le crash d'un avion de transport ukrainien écrits approximativement au moment du crash du Boeing.

Une conférence de presse a été organisée par la porte-parole du département d'Etat Marie Harf pour répondre aux déclarations russes. Elle s'est également attardée sur l'argument des réseaux sociaux. Heureusement, Harf est allée plus loin et s'est référée aux données des renseignements montrant que le Boeing avait été abattu par un missile sol-air SA-11 (Bouk) lancé depuis le territoire contrôlé par les forces d'autodéfense.

Les journalistes ont demandé si les Etats-Unis pouvaient fournir des preuves aussi complètes que les photos satellites et les données radar fournies par Moscou. Harf a diplomatiquement rappelé qu'il s'agissait d'informations confidentielles et qu'elles seraient rendues publiques une fois déclassifiées. Pourquoi ne peut-on pas croire les renseignements russes? "Dans ce conflit le gouvernement russe a une longue histoire de désinformation et de propagande, par conséquent je prendrais avec beaucoup de méfiance tout ce dont il parle", a déclaré Harf. Comme si l'on ne pouvait pas en dire autant de l'Amérique, Harf a aussi indiqué aux journalistes qui était une source fiable ou non. Les journalistes lui ont alors rappelé la propagande et la désinformation menées par les USA en 2002 et en 2003, ainsi qu'en 1962, quand l'ambassadeur américain à l'Onu Adlai Stevenson avait présenté au Conseil de sécurité les photos des bases de missiles soviétiques à Cuba.

Les sanctions sont progressivement passées au premier plan. Selon Earnest, des mesures supplémentaires sont toujours en cours d'examen. Il est notamment question d'une nouvelle liste noire de sanctions sectorielles, de mesures visant directement le président russe Vladimir Poutine et de l'exclusion de Moscou du G20. Les Etats-Unis travaillent particulièrement avec leurs alliés européens. Harf compte sur l'"éveil" du Vieux Continent après le crash du Boeing et sur l'adoption de sanctions supplémentaires contre la Russie.

 

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