Les USA veulent contrôler les rapports entre le Japon et la Corée du Nord

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Le Japon et la Corée du Nord se rapprochent et la démarche déplait aux États-Unis, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le Japon et la Corée du Nord se rapprochent et la démarche déplait aux États-Unis, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

D'après certaines revues japonaises, le secrétaire d'État américain John Kerry aurait exigé de son homologue japonais qu'il ne planifie pas la visite de son premier ministre en Corée du Nord. Il a également déclaré que le Japon devait préalablement consulter les USA concernant tout compromis éventuel avec Pyongyang. Les experts pensent qu'en fonction de ses intérêts nationaux le Japon pourrait désobéir à son principal allié
militaro-politique.

Les relations entre le Japon et la Corée du Nord montrent en effet des signes d'amélioration.

Les deux parties ont réussi à trouver un compromis sur le problème des citoyens japonais enlevés par les services nord-coréens dans les années 1970-1980 et au final, le Japon a accepté de lever une partie des sanctions adoptées contre Pyongyang. Selon certaines rumeurs, le premier ministre japonais Shinzo Abe pourrait prochainement se rendre en Corée du Nord avec, à terme, l'ouverture de représentations diplomatiques et la reprise des relations officielles. Cette tendance préoccupe particulièrement Séoul qui craint que le "front uni de pression contre la Corée du Nord" commence à montrer des failles. Jusqu'ici Washington n'avait fait que des commentaires évasifs à ce sujet.

L'agence de presse Kyodo et le quotidien Tokyo Shimbun rapportent ainsi les propos que Kerry aurait tenus au téléphone: "Si le premier ministre Abe se rendait en Corée du Nord, cela pourrait affaiblir l'alliance entre les USA, le Japon et la Corée du Sud".

Puis Kerry a averti Tokyo de "ne pas aller trop vite en besogne": "Les initiatives unilatérales du Japon ne sont pas appropriées. Les États-Unis et le Japon sont des alliés, de ce fait nous demandons à Tokyo de nous consulter pour toute initiative ou intention de pourparlers avec Pyongyang", a souligné Kerry.

Le chef de la diplomatie japonaise, selon les médias, s'est empressé de rassurer son "principal allié". La presse souligne que le ministre Fumio Kishida a assuré à Kerry que "la visite du premier ministre en Corée du Nord ne faisait pas partie des plans" et "qu'aucune nouvelle levée de sanctions n'était prévue". Le quotidien Yomiuri a également noté qu'un haut représentant japonais se rendrait prochainement aux USA pour expliquer la position du Japon vis-à-vis de la Corée du Nord.

Mais les experts soulignent que l'importance de la question des concitoyens kidnappés est telle que Tokyo pourrait décider de désobéir à Washington. Après l'avertissement de Kerry, le premier ministre Abe a déclaré qu'il ferait tout son possible pour régler ce problème. Il a souligné que même les lancements de fusées nord-coréennes, condamnés par le Japon, n'avaient pas changé ses intentions.

La question est de savoir ce qui sera plus important pour Abe: la volonté de maintenir sa popularité et de rester au pouvoir ou l'aspiration à montrer une fois de plus sa loyauté envers Washington, en dépit du risque de perdre son poste.

A en juger par le grand nombre de médias japonais qui ont dévoilé le contenu de cette conversation peu agréable pour Tokyo, il est fort probable que l'information ait été sciemment transmise aux journalistes par le gouvernement, qui montrerait ainsi son mécontentement face à l'incompréhension de Washington de la "situation extraordinaire" dans laquelle se trouve Abe et son entourage.

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