L'économie française reste "malade"

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La zone euro sort de la récession mais l'économie française inquiète, selon les données publiées en juin par Eurostat et les principaux groupes financiers, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

La zone euro sort de la récession mais l'économie française inquiète, selon les données publiées en juin par Eurostat et les principaux groupes financiers, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Si l’Espagne se dirige effectivement vers une meilleure santé économique, la France est toujours très "malade".

L’indice des directeurs d’achat (PMI) est considéré comme le plus important pour jauger l’état d’une économie. Il se fonde sur les sondages, dresse un tableau du climat des affaires et inclut l’emploi, la production, les nouvelles commandes, les livraisons et le niveau des stocks. Si l’index PMI dépasse les 50 points, il est synonyme de croissance économique. Dans le cas contraire il faut y voir une récession. Les données de juin montrent ainsi que c’est la France - et pas la Grèce - qui est le principal "malade de l’Europe" et pourrait créer le plus de problèmes.

"La production en France fait marche arrière, remarque Tim Moore, économiste en chef de la société financière Markit qui établit l’indice PMI. Cette faiblesse persistera tout l’été et pourrait même se maintenir en automne".

La production grecque est également en baisse après la croissance de mai mais l’indice reste actuellement à 49,4% (51% en mai) et dépasse considérablement celui de la France qui a chuté de 49,6% en mai à 48,2% en juin. Les indices PMI d’autres régions périphériques inspirent pourtant de l’optimisme: 55,3% en Irlande, 54,6% (le niveau record des sept dernières années) en Espagne (52,9% en mai); 52,6% en Italie (une baisse de 0,6% par rapport au mois de mai). L’indice PMI commun de la zone euro a baissé de 52,2% en mai à 51,8% en juin. Il s’agit du niveau le moins important depuis novembre dernier. Cette diminution a touché même la locomotive de l’Europe, l’Allemagne, bien que cette réduction reste très limitée: de 52,4% à 52%.

Les changements d’indice des directeurs d’achat témoignent du fait que l’Europe a perdu son impulsion de progression, et que le rétablissement économique est toujours très fragile. D’autres données confirment ce tableau peu réjouissant. Ainsi, la croissance de la zone euro n’a été que de 0,2% au premier trimestre de 2014. L’année dernière toutefois, son économie avait chuté de 0,5% pendant la même période.

La situation du marché de l’emploi est également compliquée. La France dépasse ses voisins en taux de croissance du chômage depuis la fin de l’année dernière. L’Espagne est le pays européen avec le plus de chômeurs mais elle est aussi celle qui crée le plus activement des emplois depuis l'été 2007. Le taux de chômage espagnol est tout de même de 25,1%, soit beaucoup plus qu’en France (10,1%).

Le nombre de chômeurs dans la zone euro n’a diminué en mai que de 28 000 personnes - la réduction la moins importante de l’année 2014. Elle est si faible que le taux général de chômage n’a pas changé et reste au niveau de 11,6% contre 12% en mai 2013. Le taux de chômage dans l’UE a un peu diminué par rapport aux chiffres d’avril : de 10,4% à 10,3% (10,9% en mai 2013). Selon Eurostat, en mai 2014 le nombre de chômeurs en Europe était de 25 184 000 personnes, notamment 18 552 000 dans la zone euro. Ce chiffre a baissé en Europe de 63 000 personnes par rapport à avril. La Grèce, quant à elle, détient toujours le record peu honorable dans ce domaine : 26,8% de sa population active n’arrive toujours pas à trouver du travail.

Il s’avère donc que le Parlement européen et la Commission européenne, dont les représentants ont été récemment élus, devraient être confrontés aux mêmes problèmes que leurs prédécesseurs : le chômage élevé et une croissance rigide. Et cette fois-ci, ce n’est pas la Grèce et l’Espagne mais plutôt la France qu’il faudra sauver, si cette dernière n’arrive pas à résoudre seule ses problèmes.

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