Netanyahu propose de reconnaître l'indépendance des Kurdes

S'abonner
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche à créer un Kurdistan indépendant, écrit mardi le quotidien Izvestia.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé dimanche à créer un Kurdistan indépendant, écrit mardi le quotidien Izvestia.

Sa déclaration a coïncidé avec l'annonce de la création d'un califat islamique sur les territoires irakiens et syriens occupés par Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'organisation terroriste de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui combat en Irak. Selon Netanyahu, Israël doit soutenir l'aspiration des Kurdes à l'indépendance pour affaiblir les islamistes. Il s'agit de la première déclaration du dirigeant israélien en soutien à l'indépendance des Kurdes.

"Les Kurdes devraient de toute façon obtenir leur indépendance à court terme. Les islamistes de l'EIIL ont simplement joué le rôle de catalyseur. Le premier ministre israélien souhaite aussi l'apparition d'une force supplémentaire opposée aux islamistes et c'est pourquoi il manifeste son soutien aux Kurdes", explique le politologue Radwan Badini de l'université Salahaddin d'Erbil, la capitale du Kurdistan.

Les Kurdes et Tel-Aviv sont en relation pratiquement depuis la création d'Israël. Selon certaines sources, les instructeurs israéliens ont formé des combattants kurdes en Irak, en échange de quoi les Kurdes fournissaient à Tel-Aviv des informations sur la situation irakienne à l'époque de Saddam Hussein, ainsi que sur les affaires intérieures de l'Iran.

Autre détail marquant – le Kurdistan a récemment effectué sa première livraison de pétrole en Israël. Et le 26 juin, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Liberman a déclaré lors de son entretien avec le secrétaire d'État américain John Kerry: "L'Irak éclate et l'apparition d'un Kurdistan indépendant semble n'être qu'une question de temps".

De plus, Netanyahu a proposé d'ériger une "barrière de sécurité à la frontière jordanienne d'Eilat jusqu'aux hauteurs du Golan, c'est-à-dire tout le long de la frontière israélienne. A en juger par les déclarations de l'EIIL, les préoccupations de Netanyahu ne sont pas infondées. Une vidéo a été mise en ligne sur YouTube le 30 juin où l'on voit Abou Safiya, islamiste d'origine chilienne, à la frontière irako-syrienne pointant vers l'ouest en déclarant: "ce n'est pas la première frontière qu'on brise. Allah élimine tous les obstacles sur notre chemin et nous ne nous arrêterons pas avant d'arriver jusqu'à Jérusalem".

Selon les autorités israéliennes, inspiré par ses succès en Irak, l'EIIL pourrait prochainement s'abattre sur la Jordanie.

"La Jordanie n'est pas le pays le plus puissant du Proche-Orient, par conséquent nous sommes dans l'obligation de renforcer les mesures de sécurité car la situation est très instable. Si l'offensive des islamistes entraînait une nouvelle guerre en Irak et l'Iran renforçait sa position dans la région grâce aux contacts avec les USA, cela préoccuperait les Palestiniens qui pourraient tout à fait collaborer avec l'EIIL", explique le politologue israélien Alex Selski.

Cependant, la Jordanie estime que cette menace est exagérée et soupçonne Israël de manipulations.

"Je ne pense pas que les islamistes d'Irak pénétreront en Jordanie. Tel-Aviv profite probablement de la situation pour jouer à son propre jeu et ne pas accorder leur indépendance aux Palestiniens", pense l'expert militaire jordanien Mamnoun Abo Novar.

Par ailleurs, Israël ne cache pas ses craintes des sentiments radicaux parmi les Palestiniens. Comme l'a déclaré Netanyahu, "nous devons avoir conscience qu'il nous faudra contrôler la sécurité à la frontière jordanienne pendant très longtemps".

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала