L'UE et les USA menacent d'adopter de nouvelles sanctions contre Moscou

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Le Conseil de l'UE planchera aujourd'hui sur de nouvelles sanctions contre la Russie, écrit lundi le quotidien Vedomosti. Selon un haut fonctionnaire de l'UE, à l'ordre du jour seront les sanctions dites de troisième phase – contre des secteurs économiques en intégralité au lieu de certains individus et leurs actifs.

Le Conseil de l'UE planchera aujourd'hui sur de nouvelles sanctions contre la Russie, écrit lundi le quotidien Vedomosti. Selon un haut fonctionnaire de l'UE, à l'ordre du jour seront les sanctions dites de troisième phase – contre des secteurs économiques en intégralité au lieu de certains individus et leurs actifs. Il pourrait s'agir des restrictions d'accès au système financier européen ou de la diminution d'investissements européens en Russie. Si le conseil soutenait les nouvelles sanctions, la décision définitive de leur adoption pourrait être prise au sommet de l'UE qui se tiendra les 26 et 27 juin.

Le président américain Barack Obama a évoqué vendredi avec président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel la situation en Ukraine. Les trois dirigeants ont convenu que si la Russie ne prenait pas des "mesures immédiates et concrètes" pour régler la situation en Ukraine, les USA et l'UE entreprendraient des sanctions supplémentaires contre la Russie, d'après le communiqué de la Maison blanche.

La liste de sanction de l'UE concerne aujourd'hui 61 personnes et deux compagnies de Crimée, les sanctions des USA visent 45 personnes et 19 compagnies en relation avec elles, rappellent les analystes de Barclays. Il sera difficile pour les pays de l'UE de s'entendre sur les sanctions contre le secteur énergétique russe – tous ont des liens différents avec la Russie. Les sanctions pourraient également viser le secteur financier, selon la revue de Barclays, ce qui porterait atteinte à l'économie russe, pour laquelle l'accès aux marchés créanciers est crucial.

La réaction de la Russie aux démarches américaines et européennes reste "soft", selon Barclays: la Russie a inscrit sur sa liste noire plusieurs hauts fonctionnaires américains. Mais le premier ministre Dmitri Medvedev a déclaré vendredi que la Russie était prête à contester les sanctions américaines dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Fin avril Moscou avait informé l'OMC qu'il considérait les mesures adoptées par les USA comme une transgression des normes de l'organisation. Cette notification était confidentielle, le texte a été publié hier dans la base de documents de l'OMC. La Russie indique que suite à ces sanctions les fournisseurs de services russes se sont retrouvés dans une position défavorable par rapport aux fournisseurs d'autres pays membres de l'OMC, ce qui est préjudiciable pour les fournisseurs russes et va à l'encontre de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS).

Les accords de l'OMC permettent aux pays d'adopter des restrictions se référant aux notions de sécurité ou de "morale publique", rappelle un haut fonctionnaire européen proche de l'OMC. Mais aucun pays n'avait encore tenté de contester des sanctions auprès de l'organisme de l'OMC chargé des litiges, poursuit-il: il est très difficile de prédire l'issue d'un tel procès, car le droit de l'OMC repose principalement sur les précédents.

Même si les sanctions de l'UE et des USA se limitaient aux mesures contre des personnes physiques, les menaces exercent une influence négative considérable sur le commerce, les investissements et les flux financiers, indique Barclays. L'économie russe ralentit en raison des problèmes structurels de longue durée et la situation en Ukraine ne fait que les aggraver, estiment les analystes: l'accès au financement extérieur est limité, la fuite du capital s'accélère, la confiance des investisseurs baisse, la Banque centrale est contrainte de mener une politique monétaire ferme, or cela affecte le système banquier et le secteur réel. Enfin, au détriment des réformes structurelles nécessaires le gouvernement devra se concentrer sur les problèmes liés au rattachement de la Crimée à la Russie et à la baisse des investissements, conclut Barclays.

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