La marine russe passe aux transmissions haut débit

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La Russie planche sur un système de transmissions numériques haut débit pour ses sous-marins – le télégraphe va ainsi céder sa place à la visioconférence, écrit vendredi le quotidien Izvestia.

La Russie planche sur un système de transmissions numériques haut débit pour ses sous-marins – le télégraphe va ainsi céder sa place à la visioconférence, écrit vendredi le quotidien Izvestia. D'ici 2016, la marine russe sera dotée des technologies de production et d'installation des câbles à fibre optique à sécurité renforcée dans les eaux territoriales russes. Les futures lignes relieront les communications entre les sites côtiers pour former un réseau interarmées. Les experts soulignent qu'en dépit du coût élevé du projet le passage aux transmissions numériques offrira de nouvelles opportunités au commandement.

D'après le cahier des charges, le réseau du ministère de la Défense sera à haut débit – les données numériques seront transmises sur 16 canaux, dont la capacité de chacun sera comprise entre 10 et 100 Gbits/s.

Une source proche du commandement de la marine explique que le passage au numérique ouvre de grandes possibilités pour transmettre des données et organiser des conférences. En outre, le signal sera plus stable.

Le vice-amiral Vladimir Zakharov ajoute que les câbles sous-marins étaient aujourd'hui en cuivre.

D'après la documentation, les nouveaux canaux prévoient des "systèmes de surveillance sous-marine de la situation en surface".

L'ex-commandant de l'état-major de la marine Viktor Kravtchenko affirme que le réseau maritime sous-marin n'était pas utilisé que par la marine mais aussi par les autres armées.

Les câbles à fibre optique seront installés à une profondeur allant jusqu'à 4 km et leur durée de service devrait atteindre 25 ans. La longueur totale du futur réseau de câbles n'est pas dévoilée. "Elle est très grande, entre 16 000 et 20 000 km", a souligné Vladimir Zakharov.

Hormis les câbles, les ingénieurs installeront tous les 100 km des amplificateurs de signal, des raccords optiques spéciaux, des éléments d'alimentation, etc. Des centrales de liaison et des équipements de contrôle devront également être mis en place. Des propositions seront élaborées au cours des travaux pour la "construction d'une usine de fabrication des câbles à fibre optique sous-marins de 50 km et plus".

On ignore le coût du projet en question. Cependant, 564 millions de roubles (environ 12 millions d'euros) ont été accordés pour les travaux de recherche.

"1 km de câble vaut environ 300 000 roubles (environ 6 300 euros) sans compter l'isolation de protection pour les conditions sous-marines", explique un représentant de la société Volioptika, qui produit des câbles à fibre optique pour les navires et les avions, ainsi que des câbles souterrains.

Viktor Kravtchenko rappelle que la marine soviétique découvrait fréquemment, sur les câbles sous-marins, des mouchards installés par les renseignements étrangers. Ces risques restent pertinents – les États-Unis ont mis en service en 2005 le sous-marin Jimmy Carter pour intercepter les données transmises par les câbles à fibres optiques.

"Nos services de renseignements ont déjà découvert à plusieurs reprises des engins de ce genre sur nos lignes de transmissions. Il est bien plus difficile de se connecter à la fibre optique mais néanmoins l'espionnage est un facteur réel", estime Viktor Kravtchenko.

Pour s'en prémunir, le système sera muni d'une alarme qui se déclenchera en cas de dysfonctionnement ou de connexion non autorisée. Les spécialistes de la société Cezurity soulignent l'importance de cette composante des systèmes de transmissions. Mais si la connexion avec le câble à fibre optique était établie, il serait très difficile de localiser le dispositif d'espionnage si l'alarme n'était pas déclenchée.

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