Kiev appelle l'UE à suspendre sa coopération militaro-technique avec Moscou

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L'Union européenne doit suspendre son partenariat avec la Russie dans le secteur militaro-technique, a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko dans une conversation téléphonique avec François Hollande, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.

L'Union européenne doit suspendre son partenariat avec la Russie dans le secteur militaro-technique, a déclaré le président ukrainien Petro Porochenko dans une conversation téléphonique avec François Hollande, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia. Les experts interrogés soulignent que même si cette coopération entre la Russie et l'UE est réduite, à l'exception du contrat sur les porte-hélicoptères Mistral, le durcissement des sanctions pourrait sérieusement porter atteinte à l'industrie de l'armement russe. Avant tout, si l'UE interdisait les exportations de technologies à double usage des équipements avancés, en l'absence desquelles il serait difficile de moderniser l'industrie de l'armement russe. Toutefois, l'adoption de restrictions aussi sévères serait accompagnée par d'importantes difficultés, car la Russie pourrait saisir les tribunaux internationaux en cas de rupture des contrats signés.

Comme l'a déclaré Petro Porochenko, "la décision de l'UE d'adopter des sanctions sectorielles contre la Fédération de Russie, y compris la suspension de la coopération militaro-technique, doit être solidaire et immédiate". Cette question sera une nouvelle fois soulevée au sommet de l'UE les 26 et 27 juin.

Cependant, le plus grand partenaire de Moscou dans le domaine de l'armement, la France, n'a pas l'intention de renoncer à la fourniture des deux Mistrals à la Russie pour 1,2 milliard d'euros, ce qui a été confirmé début juin en Normandie. Pour le reste, la coopération militaro-technique entre la Russie et l'UE est relativement réduite – seulement 200 millions de dollars par an, ce qui est une somme dérisoire par rapport au commerce de l'armement russe dépassant 15 milliards de dollars par an.

Si les interdictions frappaient les technologies à double usage, le préjudice pour l'industrie de l'armement russe serait bien plus conséquent. "Si les équipements à double usage que nous achetons en quantité importante en Occident pour les machines modernes étaient interdits, cela affecterait considérablement l'industrie militaire russe, notamment ses plans de modernisation. Dans ce cas on pourrait tirer une croix sur les plans de passage à l'économie d'innovation et l'élaboration de systèmes de défense avancés. Bien sûr, la Russie pourrait elle-même réaliser certaines étapes mais cela coûterait bien plus cher et serait de qualité inférieure", a déclaré Alexeï Arbatov, directeur du Centre de la sécurité internationale.

Il serait très difficile de mettre en œuvre ces sanctions en dépit de la volonté de Kiev de tirer une croix sur le commerce militaire UE-Russie. "L'Ukraine ne fait pas partie de l'UE, par conséquent du point de vue du droit international elle n'a aucune légitimité pour exiger de l'UE d'adopter des sanctions. Qui plus est, les ruptures de contrats entre les entreprises russes et occidentales, y compris militaires, doivent être juridiquement fondées. Mais étant donné que les accords sont signés et impliquent des pénalités en cas de transgression des termes des contrats, la Russie pourrait saisir les tribunaux internationaux pour exiger de respecter les accords. Et ces derniers seraient de son côté. De plus, il ne faut pas oublier que c'est l'économie qui dirige le monde. C'est pourquoi la France a laissé clairement entendre qu'elle remplirait le contrat sur les Mistrals", a déclaré Teioub Charifov, président du Collège des avocats de Moscou Europe-Asie.

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