L'Irak plie sous la pression des islamistes

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Les autorités irakiennes ont reconnu hier avoir perdu le contrôle de la province de Ninawa et de sa capitale Mossoul, la deuxième plus grande ville du pays, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Les autorités irakiennes ont reconnu hier avoir perdu le contrôle de la province de Ninawa et de sa capitale Mossoul, la deuxième plus grande ville du pays, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Les combattants de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), organisation terroriste connue pour ses attaques en Syrie, s'y sont en effet introduits hier. Après avoir instauré l'état d'urgence dans la province, les autorités irakiennes ont annoncé une mobilisation générale et commencé à distribuer des armes aux civils qui affronteront les rebelles. Les experts craignent que Bagdad ne puisse faire face à cette recrudescence d'activité terroriste dans la région

La perte de Mossoul et de toute la province de Ninawa a été annoncée hier par le président du parlement irakien Oussama al-Noujaifi. Ce dernier a déclaré que les rebelles avaient pris le contrôle des principaux bâtiments administratifs et relâché au moins 1 400 détenus, qui ont rejoint leurs libérateurs. Les autorités officielles de Ninawa avertissent que les terroristes sont très dangereux et armés.

Mossoul n'est pas la première ville à avoir échappé au gouvernement irakien et son premier ministre Nouri al-Maliki. Un scénario identique s'était déjà produit en janvier à Fallouja, à 60 km de Bagdad, ville que contrôle aujourd'hui l'EIIL. A l'époque les autorités irakiennes avaient promis d'éradiquer le terrorisme et de libérer la ville mais la situation reste inchangée.
"Les policiers contrôlent les murs de la ville mais les habitants de Fallouja sont pris en otage par les islamistes", déclare le chef de la police locale.

Les autorités de Ninawa ont donc préféré demander de l'aide à l'ambassadeur des USA en Irak Robert Beecroft. Dans une conversation avec ce dernier, le gouverneur déchu Noujeifi a déclaré que Mossoul avait été "envahie de l'extérieur". Par ailleurs, on ignore quelle est la nature exacte de la demande envoyée à l'ambassade américaine. "Il ne reste pratiquement plus de militaires américains en Irak. En leur absence le gouvernement n'a pas été en mesure de contrôler l'activité terroriste qui s'est nettement intensifiée ces derniers temps entre l'Afghanistan et la Syrie", explique Vladimir Sotnikov du Centre de sécurité internationale à l'Institut d'économie mondiale et des relations internationales de Moscou (IMEMO).

"Sans compter la Syrie, l'Irak est aujourd'hui le maillon le plus faible de la région. Même si le gouvernement parvenait à maîtriser les rebelles, cela ne durerait qu'un temps. Il faudra combattre non seulement l'EIIL mais aussi les terroristes d'Al-Qaïda, qui font de plus en plus parler d'eux ces derniers temps", affirme l'expert.

Le premier ministre Nouri al-Maliki a annoncé hier une mobilisation générale, ordonnant de distribuer des armes aux civils qui devront affronter les islamistes radicaux. En fait, les autorités irakiennes reproduisent l'expérience de Peshmerga, la garde régionale kurde, et attendent même de leur part une participation directe pour combattre les islamistes radicaux. Une requête appropriée a déjà été envoyée aux autorités de l'autonomie kurde au nord de l'Irak avec sa capitale à Erbil.

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