Le président ukrainien Petro Porochenko veut faire cesser les violences dans l'est du pays dès cette semaine, écrit mardi le quotidien Kommersant.
Un scénario confirmé par le Kremlin, qui compte tout particulièrement sur le travail du groupe de contact avec la nouvelle représentante pour l'Ukraine auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Heidi Tagliavini. Selon les experts, les communiqués de Moscou et de Kiev montrent qu'en dépit de l'impossibilité d'une désescalade rapide des violences dans l'est, les deux capitales misent sur une solution politique et non militaire.
"Les experts travaillent dans le sens de la brève conversation entre Poutine et Porochenko en Normandie", a déclaré le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, qui a rappelé la tenue, la veille, de la première réunion du groupe de contact à Kiev en présence de Petro Porochenko, de l'ambassadeur d'Ukraine à Berlin Pavel Klimkine, de la représentante spéciale du secrétaire général de l'OSCE Heidi Tagliavini et de l'ambassadeur de Russie à Kiev Mikhaïl Zourabov.
Les possibles progrès dans le règlement du conflit ont été évoqués alors que l'opération militaire se poursuit en Ukraine de l'est et fait de nouvelles victimes. Le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov a promis que 100% des unités de combat et de patrouille du ministère participeraient à l'opération.
Dans ces circonstances, les habitants du Donbass sont sceptiques quant aux promesses du président Porochenko de faire cesser le feu dans les jours à venir. "Le gouvernement de la république ne croit pas ces affirmations. Nous avons une guerre ici. Qu'il fasse cesser le feu, il est président après tout", a réagi le porte-parole de la République populaire autoproclamée de Lougansk, Vladimir Inogorodskikh.
La porte-parole du maire de Slaviansk Stella Khorocheva a démenti hier le décès du ministre de la Défense de la république populaire de Donetsk Igor Strelnikov, annoncé par les médias ukrainiens. "C'est faux", a-t-elle déclaré laconiquement.
Entre temps, les déclarations communes de Moscou et de Kiev pourraient montrer que le point le plus négatif des relations bilatérales était franchi, après une crise sans précédent provoquée par le renversement du président Ianoukovitch et la perte de la Crimée. "Une réconciliation rapide dans l'est est improbable étant donné que le conflit est allé trop loin et qu'il existe, des deux côtés, des forces prêtes à poursuivre le combat. Néanmoins, Moscou et Kiev envoient à ces forces un signal clair selon lequel les deux capitales misent sur une solution politique et non militaire, qui pousse la situation dans l'impasse", a déclaré Andreï Kortounov, directeur exécutif du Conseil russe pour les affaires internationales.
