Montée des opinions "prorusses" en Allemagne

© RIA Novosti . Alexei Nikolsky / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Généralement souriante dans ce genre de situations, la chancelière Angela Merkel semblait cette fois tendue sur les photos prises avec le président russe Vladimir Poutine à Deauville, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Généralement souriante dans ce genre de situations, la chancelière Angela Merkel semblait cette fois tendue sur les photos prises avec le président russe Vladimir Poutine à Deauville, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les médias allemands ont même constaté une distance plus importante entre les fauteuils des interlocuteurs et ont qualifié l'atmosphère des pourparlers de "kuhl" – froide et retenue.

Certes, les détails sont importants. Mais ce sont les rencontres au sommet qui avaient avant tout de l'importance. François Hollande avait invité le président russe à l'Elysée. Le nouveau relais de communication s'est poursuivi en Normandie avec la rencontre Poutine-Merkel. Le premier ministre britannique David Cameron s'est empressé de ne pas rester sur la touche. La brèche dans le blocus de la politique étrangère du Kremlin se creuse donc à grande vitesse.

Les dirigeants européens n'engagent certainement pas le dialogue par sympathie particulière pour la Russie. Le G7 a confirmé à Bruxelles la "solidarité atlantique" dans sa critique, ainsi que les accusations et les exigences adressées à Moscou vis-à-vis de la crise ukrainienne. Mais bien qu'étant membre de l'Otan et de l'UE, il est impossible pour l'Europe de suivre intégralement les directives de Washington et de faire perdurer « l'embargo diplomatique » du Kremlin. Chaque pays a ses propres intérêts politiques, économiques et en matière de sécurité. L'opinion publique en Europe, préférant l'impartialité par rapport à la Russie, devient un facteur non négligeable.

Les Allemands se distinguent dans ce sens et méritent un certain respect. Vendredi 6 juin, la chaîne allemande ARD a publié les résultats d'un sondage mensuel. Selon ce dernier, 89% des Allemands souhaitent que l'Occident maintienne le dialogue avec la Russie.

Moins de 9% des Allemands sont en faveur de l'isolement de la Russie. Et 75% s'opposent à l'accroissement de la présence de l'Otan en Europe de l'est.

Même Angela Merkel se voit contrainte de répondre aux journalistes pourquoi, en dépit de sa critique contre la Russie, un aussi grand nombre d'Allemands comprennent Poutine et sa politique.

Cela préoccupe sérieusement l'élite dirigeante et les milieux atlantistes, en pleine baisse de  confiance envers les USA (jusqu'à 38%) et alors que la méfiance envers leur politique atteint 57%.

Malgré les turbulences et les crises de confiance, les relations entre la Russie et l'Allemagne se poursuivent dans divers formats. Une réunion trilatérale russo-germano-polonaise se tiendra mardi à Saint-Pétersbourg. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontrera ses homologues Frank-Walter Steinmeier et Radoslaw Sikorski. En outre, l'Année russo-allemande de la langue et de la littérature a été lancée à Berlin vendredi dernier.

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