Scepticisme à Bruxelles

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Pour les législatives européennes, moins de la moitié des 400 millions citoyens de l'UE ont voté (43%), écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Pour les législatives européennes, moins de la moitié des 400 millions citoyens de l'UE ont voté  (43%), écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

En effet nombreux sont ceux qui pensent que les institutions européennes, comme le Parlement européen et la Commission européenne de Bruxelles, sont "loin du peuple" et que, si elles prennent des décisions sur leur vie quotidienne, celles-ci sont le plus souvent précédées d'un signe "-". Tout cela s'est reflété sur les résultats des législatives et avant tout par le succès des partis eurosceptiques. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le Front national de Marine Le Pen est arrivé en tête d'une élection.

Le FN a recueilli 25% des voix, loin devant le parti socialiste au pouvoir (moins de 14%) et l'UMP (20,2%). Au final, le FN peut prétendre aujourd'hui à 25 sièges de députés et pourrait même créer une fraction politique en s'alliant avec les partis affiliés d'autres pays de l'UE.

Les eurosceptiques, de l'autre côté de La Manche, ont également enregistré un score historique. Le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) de Nigel Farage, qui prône la sortie de l'UE, a obtenu 30% des voix. Les conservateurs, plutôt opposés à l'intégration européenne, ont également reçu près de 24% de votes – pratiquement autant que le Parti travailliste d'opposition.

L'euroscepticisme qui s'enracine de plus en plus sur le Vieux Continent a également mené le Parti populaire danois (DF) à la victoire. Avec 23,1% il a dépassé les sociaux-démocrates au pouvoir (20,5%). La première marche du podium grec revient au principal parti d'opposition Syriza – coalition de la gauche radicale – avec plus de 26% des voix, soit 3% de plus que le principal parti de la coalition au pouvoir Nouvelle démocratie du premier ministre Antonis Samaras.

Ainsi l'équilibre des forces au sein du nouveau Parlement européen se déplacera forcément du côté des eurosceptiques de divers courants politiques.

Le travail de l'assemblée parlementaire européenne ne devrait pourtant pas être très affecté car les partis traditionnels ont réussi à conserver leurs positions. Notamment chez la "locomotive" de l'intégration européenne, la première économie du continent – l'Allemagne. L'union au pouvoir CDU/CSU a obtenu 36,1% des voix, alors que plus de 27% des Allemands ont soutenu le parti social-démocrate (SPD), tout aussi pro-européen. Idem pour l'Autriche, où les partisans de l'eurocentrisme – le parti populaire autrichien (27,5%) et les sociaux-démocrates (23,9%) - affichent les meilleurs résultats.

La situation est similaire en Espagne – 26% des votants ont soutenu le parti populaire conservateur et 23% ont donné leurs voix aux socialistes.

En revanche en Italie, contrairement aux pronostics, les législatives ont été remportées par le parti démocrate du premier ministre Matteo Renzi avec 40,9% des voix, devant le Mouvement 5 étoiles eurosceptique de l'humoriste et blogueur Beppe Grillo (21,2%).

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