La crise économique a renforcé les eurosceptiques

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Les élections législatives ont démarré en Europe et s'achèveront dimanche soir, écrit vendredi le quotidien RBC Daily.

Les élections législatives ont démarré en Europe et s'achèveront dimanche soir, écrit vendredi le quotidien RBC Daily.

Selon les sondages, les partis de droite et d'extrême-gauche, dont la plupart trouvent l'idée d'une Europe unie douteuse, devraient enregistrer les meilleurs résultats. Dans l'ensemble, les eurosceptiques pourraient s'emparer d'un tiers des sièges au Parlement européen, illustrant l'insatisfaction des Européens face à la politique de sortie de crise de Bruxelles.

En 2009 les législatives européennes avaien eu lieu juste avant le pic de la crise de la dette en Europe. Depuis la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et Chypre ont demandé une aide financière extérieure pour un total de 450 milliards d'euros, tandis que les économies de la plupart des pays de la zone ont connu une récession. Le chômage, dans les 28 Etats membres de l'UE, s'élève aujourd'hui à 10,5% et le PIB devrait enregister une croissance de seulement 1,6% en 2014, prédit la Commission européenne.

L'arrivée des eurosceptiques au parlement risquerait de déstabiliser cet organe législatif de l'UE. Les radicaux de gauche et de droite pourraient former une minorité bloquante et ralentir les processus d'intégration. "Si la part de ceux qui critiquent l'UE dépassait 20%, cela voudrait dire que Bruxelles fait quelque chose de travers", affirme Andrea Bonanni de la revue italienne
La Repubblica.

La montée du radicalisme et la diminution du nombre de députés centristes sont un sérieux problème, compte tenu également des nouveaux pouvoirs du Parlement européen. Auparavant, le président de la Commission européenne - de facto le dirigeant de l'UE - était élu par le Conseil européen parmi les "siens", pour être ensuite formellement approuvé par le Parlement européenn. Dorénavant, le successeur de José Manuel Barroso sera soit le chef de la plus grande fraction du nouveau Parlement européen, soit une figure politique présentée par le Conseil. L'approbation du nouveau président nécessitera une majorité de voix au Parlement européen, ce qui pourrait devenir compliqué et long si un grand nombre d'eurosceptiques y siégaient.

Le renforcement des partis radicaux a touché, avant tout, les puissances européennes. En France, le Front national de Marine Le Pen pourrait être le plus soutenu par les électeurs. D'après PollWatch 2014, le FN peut prétendre à 23 des 74 places pour le quota français. L'UMP de l'ex-président Nicolas Sarkozy prétend à 20 sièges, alors que le PS de François Hollande peut compter sur seulement 14 places.

En Grande-Bretagne, selon les sondages de YouGov et Survation, le parti travailliste, le parti conservateur et le parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) se partagent chacun 20 à 30% des voix. Cependant si l'on tient compte, parmi les personnes interrogées, de celles qui iront vraiment voter, les nationalistes de l'UKIP sont largement en tête.

Les conservateurs hongrois du Fidesz au pouvoir peuvent prétendre à 60-65% des voix et 20% des électeurs souhaitent voter pour le parti Jobbik d'extrême-droite. Les députés italiens, néerlandais, tchèques, autrichiens et lettons pourraient également venir renforcer les rangs des eurosceptiques au Parlement européen.

"Il y a encore peu de temps nous faisions partie du gouvernement et nous avions du pouvoir. Aujourd'hui, nous sommes dans l'opposition et n'en avons plus. Mais nous n'avons jamais eu autant d'influence", a déclaré Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté néerlandais.

Des eurosceptiques d'autres puissances entreront également au Parlement européen, mais leur importance relative au vote national sera bien moindre.

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