La Russie compte bloquer le dossier syrien à l'Onu

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Le Conseil de sécurité des Nations unies va examiner deux résolutions importantes sur la crise syrienne et l'Occident craint que la Russie bloque une nouvelle fois l'adoption de ces textes, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Le Conseil de sécurité des Nations unies va examiner deux résolutions importantes sur la crise syrienne et l'Occident craint que la Russie bloque une nouvelle fois l'adoption de ces textes, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Moscou pense que la première résolution - sur l'envoi des individus impliqués dans les crimes de guerre en Syrie devant la Cour pénale internationale (CPI) - est "contreproductive". Le texte sur la situation humanitaire en Syrie, par contre, a davantage de chances de passer: les pays occidentaux ont accepté de ne pas mentionner, dans le document, d'éventuelles sanctions contre Damas.

Le transfert du dossier syrien à la Haye pourrait être soumis au vote du Conseil de sécurité aujourd'hui. Le document a été préparé par la France, persuadée qu'il est nécessaire de rappeler aux belligérants en Syrie qu'ils n'échapperont pas à la justice pour les crimes commis.

La résolution condamne les violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international, dont les autorités comme l'opposition armée sont responsables.

Le projet de résolution limite le cadre de l'enquête de la CPI au conflit entre le gouvernement de Bachar al-Assad et l'opposition. Ainsi, la juridiction de la Haye ne s'étendra pas aux "figures anciennes ou actuelles" des pays tiers n'ayant pas ratifié la charte de la CPI. Cette thèse pourrait être théoriquement utile pour les Etats-Unis: en cas d'invasion de la Syrie, les militaires américains n'auraient pas à craindre de poursuites.

Ce projet de résolution a été soutenu par les membres de l'Onu. Les représentants de 58 Etats ont ainsi déclaré dans un communiqué collectif au Conseil de sécurité: "Nous ne devons pas oublier la responsabilité de nos actions, mais aussi de notre inaction". Les chances d'adoption de cette résolution sont pourtant minces: la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité ayant le droit de veto, estime que le transfert du dossier syrien à la Haye serait "contreproductif" dans les circonstances actuelles.

Par le passé, Moscou avait bloqué trois projets de résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie, accusant les pays occidentaux d'avoir "une opinion préconçue". En septembre dernier, les membres du Conseil de sécurité avaient tout de même réussi à trouver un compromis sur l'élimination des armes chimiques syriennes. Les USA, le Royaume-Uni et la France ont renoncé au paragraphe admettant l'utilisation de la force automatique en cas de violation par Damas des accords antérieurs. La Russie et la Chine ont accepté l'organisation d'inspections plus larges des sites chimiques syriens.

Cette fois, les membres du Conseil de sécurité devront à nouveau faire preuve de souplesse.

La Russie et les pays occidentaux ont préparé leurs propres projets de résolution humanitaire sur la Syrie. Moscou suggère de se baser sur l'expérience d'aide à la population de Homs pour un plan visant à sortir de la catastrophe humanitaire en Syrie. Le projet occidental consiste à accorder aux convois de l'Onu le droit de traverser les frontières syriennes et les lignes de front sans l'autorisation de Damas. L'ambassadeur de France à l'Onu Gérard Araud a déclaré à ITAR-TASS que le travail se poursuivait. Cependant, il est déjà clair que le projet de résolution ne mentionnera pas d'éventuelles sanctions contre le gouvernement d'Assad: selon le diplomate français, l'Occident a conscience du fait que toute mention de sanctions entraînerait automatiquement le veto de la Russie contre ce document très important pour les Syriens.

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