L'homme le plus riche d'Ukraine sort de son silence

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En Ukraine, une troisième force est apparue dans la confrontation entre le gouvernement central de Kiev et la "République populaire de Donetsk" (RPD) qui a voté son indépendance par référendum, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

En Ukraine, une troisième force est apparue dans la confrontation entre le gouvernement central de Kiev et la "République populaire de Donetsk" (RPD) qui a voté son indépendance par référendum, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

L'homme le plus riche d'Ukraine, Rinat Akhmetov, est sorti de son silence pour condamner la violence dans le bassin houiller du Donbass, dont Donetsk est la capitale de fait, et accuser les dirigeants de la RPD. Ces derniers y ont vu une déclaration de guerre. Akhmetov a fait un pas important mais risqué: s'il sortait vainqueur de cette confrontation, il serait considéré comme un "unificateur de l'Ukraine".

Mais en cas d'échec, il risquerait de perdre sa fortune avec la nationalisation annoncée par les dirigeants de la RPD.

Le conflit armé dure depuis plus d'un moins dans le sud-est de l'Ukraine. Rinat Akhmetov, né à Donetsk, est le plus grand oligarque ukrainien. Ses entreprises emploient plus de 300 000 personnes. Il s'est pour la première fois exprimé publiquement sur les "défenseurs du Donbass contre la junte de Kiev". Dans son message Akhmetov a lancé un défi aux leaders de la République populaire autoproclamée de Donetsk, les accusant de "génocide contre le Donbass", de "violence" et d'une "nouvelle redistribution des biens".

Rinat Akhmetov n'a pas mentionné les relations entre Kiev et Donetsk ou les problèmes de la fédéralisation du pays, se concentrant uniquement sur les questions de sécurité, d'anarchie et de perturbation des liens économiques sur le territoire contrôlé par les partisans de la RPD.

Cet homme qu'on appelle le "patron du Donbass", considéré comme le principal sponsor et mentor du président Viktor Ianoukovitch, ne s'est pas limité à une critique des leaders de la RPD: il a promis d'agir en utilisant toutes ses ressources, soit 12,2 milliards de dollars selon le magazine Forbes.

Les dirigeants de la république autoproclamée ont rapidement réagi au message d'Akhmetov. Selon le coprésident du gouvernement de Donetsk Miroslav Roudenko, en appelant à l'unité de l'Ukraine Akhmetov s'oppose au peuple du Donbass. Le président du Conseil suprême de la RPD Denis Pouchiline est plus catégorique: "Plus aucune négociation ne se tiendra avec Akhmetov. S'il tentait des provocations, notre république aurait plusieurs options pour réagir".

L'une de ces options a été annoncée par Denis Pouchiline dans un communiqué à la télévision locale, où il annonce le début de la nationalisation des entreprises de Donbass.

"Nous proclamons la nationalisation totale de toutes les entreprises de la région, car les oligarques du Donbass ont refusé de payer leurs impôts en RPD, continuent à verser de l'argent aux autorités de Kiev et, ce faisant, les soutiennent", a-t-il déclaré.

Dans ces circonstances la question principale est de savoir si Rinat Akhmetov réussira à reprendre l'initiative aux autorités de la RPD, à jouer le rôle de leader empêchant l'effondrement de l'Ukraine ou s'il perdra sa fortune et les partisans de l'indépendance du Donbass prendront le dessus.

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