Le ralentissement économique de la Russie menace la croissance européenne

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La crise ukrainienne et le ralentissement économique de la Russie menacent l'économie européenne, avertit la Commission européenne dans son rapport trimestriel, relayé mardi par le quotidien RBC Daily.

La crise ukrainienne et le ralentissement économique de la Russie menacent l'économie européenne, avertit la Commission européenne dans son rapport trimestriel, relayé mardi par le quotidien RBC Daily. La Bulgarie, la Finlande, les pays baltes, le Monténégro et Chypre sont les plus exposés.

La Commission européenne (CE) a revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB à 1% en 2014 et à 2% en 2015 (contre 2,3 et 2,7% respectivement selon le pronostic de l'hiver dernier). La Russie est un partenaire économique important de la zone euro : selon la Deutsche Bank, sa part dans les exportations de la zone euro est de 4,7%. C'est pourquoi la CE présente ses prévisions sur l'économie russe en lien avec d'autres grands partenaires, les USA et la Chine, tout en évaluant les risques qui y sont associés.

Ce nouveau rapport met l'accent sur les menaces géopolitiques, qui prennent une "ampleur menaçante". Leur impact sur l'Europe sera déterminé par la durée et la gravité du conflit ukrainien, mais ces risques sont déjà sensibles pour certains pays de l'UE, soulignent les analystes de la CE.

Les perturbations éventuelles dans les fournitures d'hydrocarbures russes restent l'un des principaux risques pour l'Europe, notamment en Bulgarie où la part de gaz russe atteint 87%. La charge sur l'économie du pays en cas de perturbation des livraisons pourrait cantonner la croissance du PIB bulgare à 1,7% en 2014.

Pour les pays baltes, la menace énergétique se double de risques commerciaux car 18,9% des exportations lituaniennes, 11,5% des exportations lettonnes et 10,7% des exportations estoniennes sont dirigée vers la Russie. La CE a déjà revu à la baisse le pronostic de croissance de ces trois pays : à 1,9% en 2014 et 3% en 2015 pour l'Estonie (au lieu de 2,3 et 3,6% respectivement), à 3,8 et 4,1% pour la Lettonie (au lieu de 4,2 et 4,3%) et à 3,3 et 3,7% pour la Lituanie (au lieu de 3,5 et 3,9%).

En 2013, l'économie estonienne avait déjà subi des pertes suite au transfert d'une importante partie des exportations pétrolières russes (qui transitaient auparavant par les ports estoniens) vers le port russe d'Oust-Louga ouvert en 2012. La crise ukrainienne risque également de réduire les investissements étrangers directs en Estonie. Dans le cas de la Lituanie, le ralentissement de l'économie russe affecterait la demande intérieure.

La situation de la Lettonie semble encore plus préoccupante, puisque la Russie est son plus grand partenaire commercial. Les investissements et les exportations du pays ne connaîtront pas de croissance significative en raison de la baisse de la demande russe dès 2014. Et les fluctuations du rouble russe pourraient faire pression sur les exportateurs lettons, qui seraient contraints d'économiser sur le personnel pour maintenir leur compétitivité.

La Finlande est l'un des pays les plus sensibles à la demande russe parmi les pays de la zone euro (la Russie représente 9,9% des exportations finlandaises). Des sanctions occidentales supplémentaires contre Moscou risquent de réduire à néant la croissance du PIB, prévue à 0,2% en 2014. Chypre est dans la même situation. Si les sanctions débouchaient sur la restriction des relations commerciales, elles affecteraient les exportations chypriotes - ce qui est extrêmement dangereux pour l'économie de l'île, dont le PIB devrait déjà baisser de 4,8% en 2014.

La crise ukrainienne aura également un impact négatif pour le Monténégro. Ce dernier ne fait encore partie de l'UE mais la Commission européenne le considère comme candidat à l'adhésion. Les Russes sont les acteurs-clés sur le marché immobilier local et par conséquent, des sanctions antirusses d'envergure pourraient réduire l'afflux d'acheteurs de Russie, souligne le rapport. D'autant que la part de touristes russes et ukrainiens au Monténégro était respectivement de 25% et 5% en 2013.

Dans l'ensemble, la Commission européenne s'attend à une croissance économique de l'UE et de la zone euro de 1,6 et de 1,2% respectivement en 2014. En 2015, cette croissance devrait s'accélérer jusqu'à 2% en UE et jusqu'à 1,7% dans la zone euro.

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