Moscou veut reporter la présidentielle en Ukraine

© Sputnik . Iliya Pitalev / Accéder à la base multimédiaIzvestia
Izvestia - Sputnik Afrique
S'abonner
La Russie, par l'intermédiaire de sa Chambre sociale, veut soumettre à l'Onu et au Conseil de l'Europe une proposition visant à reporter l'élection présidentielle du 25 mai en Ukraine jusqu'à ce que la situation se stabilise, écrit mardi le quotidien Izvestia.

La Russie, par l'intermédiaire de sa Chambre sociale, veut soumettre à l'Onu et au Conseil de l'Europe une proposition visant à reporter l'élection présidentielle du 25 mai en Ukraine jusqu'à ce que la situation se stabilise, écrit mardi le quotidien Izvestia.

La Chambre espère que la communauté internationale soutiendra cette initiative car la Russie juge inconcevable d'organiser cette élection dans un contexte d'affrontements sanglants dans le sud et le sud-est de l'Ukraine, a déclaré le 5 mai le premier sous-secrétaire de la Chambre Vladislav Grib.

Selon ce dernier, tenir une élection dans un pays déchiré par les confrontations intestines, alors même que les autorités officielles ne peuvent pas garantir la sécurité de la population, condamnerait le scrutin à des falsifications et provoquerait une escalade du conflit.

Les dirigeants américains et européens ne sont pas de cet avis. Selon l'ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine Jeffrey Payette, les USA apporteront tout leur soutien "au déroulement normal du vote" le 25 mai.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a également déclaré que l'élection du nouveau président à la date prévue contribuerait à la stabilisation de la situation en Ukraine.

Les Etats-Unis, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ainsi que le Parlement européen, comptent envoyer mille observateurs dans les bureaux de vote en Ukraine afin de veiller à ce que l'élection soit "libre, honnête et reflète la véritable volonté du peuple".

La Commission électorale centrale d'Ukraine, sur la même longueur d'onde que l'Occident, a annoncé que la présidentielle se tiendrait le 25 mai "même en état d'urgence".

"Washington applique des doubles-standards. Sa solution pour l'Ukraine est exactement le contraire de celle qu'elle avait défendue pour la Syrie. Après tout, les Etats-Unis et une dizaine d'autres puissances dont la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni, ont déclaré le 4 avril qu'ils ne reconnaitraient pas la légitimité de la présidentielle en Syrie fixée le 3 juin", rappelle Timofeï Bordatchev, directeur du Centre d'études européennes du Haut collège d'économie.

Dans la déclaration préparée par le département d'Etat, les principaux opposants au gouvernement du président syrien Bachar al-Assad ont qualifié l'élection de "parodie de démocratie", qui entraînerait la division du pays, rappelle l'expert.

Les dirigeants occidentaux se sont prononcés contre l'élection en Syrie en raison de l'impossibilité d'assurer la légitimité de la présidentielle et la sécurité des électeurs dans un contexte de guerre civile, où la moitié du pays est contrôlée par des rebelles. Mais ces mêmes conditions n'effraient pas l'Occident dans le cas de l'Ukraine.

"Washington soutient uniquement les initiatives qui lui sont profitables. Il ne faut pas attendre d'explications – un tel cynisme, une telle impudence, sont injustifiables", estime Timofeï Bordatchev.

D'après l'expert, c'est pour cette raison que la politique de Barack Obama n'est soutenue que par les pays dépendant de l'Amérique, alors que la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Argentine adoptent la même position que la Russie - comme on l'a vu lors du vote des Brics le 27 mars 2014 à l'Assemblée générale des Nations unies sur la résolution concernant l'intégrité territoriale de l'Ukraine et le rejet du référendum de Crimée.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала