Obama ne veut pas d’un rapprochement Chine-Russie

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Le président Barack Obama a continué hier sa tournée asiatique par une visite en Malaisie. Tout comme pendant ses escales à Séoul et Tokyo, il a assuré à ses alliés qu'il les protégerait d'une agression de la Chine tout en affirmant ne pas s'opposer à la croissance de son influence, écrit lundi 28 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le président Barack Obama a continué hier sa tournée asiatique par une visite en Malaisie. Tout comme pendant ses escales à Séoul et Tokyo, il a assuré à ses alliés qu'il les protégerait d'une agression de la Chine tout en affirmant ne pas s'opposer à la croissance de son influence, écrit lundi 28 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le locataire de la Maison Blanche a également demandé aux Chinois de ne pas s'aligner sur le président russe Vladimir Poutine. Selon les experts, les craintes du président américain sont infondées.

Pendant sa tournée asiatique au Japon, en Corée du Sud, en Malaisie et aux Philippines, Obama a dû déployer des talents de funambule : tout en assurant à ses alliés qu'il ne les laisserait pas seuls dans un conflit face à la Chine, il a appelé Pékin à rejoindre le mouvement occidental de boycott de la Russie. Obama s’adresse donc d’un côté à ses alliés et partenaires ; de l’autre à la Chine. L'agence AP résume la situation en remarquant que pour sa tournée, le président américain envoie un signal laissant entendre que la machine militaire américaine pourrait contrer l'agression chinoise en Asie-Pacifique, tout en poussant Pékin à apporter son aide au règlement des litiges internationaux avec la Russie et la Corée du Nord. Les discours d'Obama mettent en évidence ses deux craintes : un rapprochement de la Chine avec la Russie et l'éventualité que la Chine agisse selon le scénario criméen.

Pendant la Guerre froide, c'est la Chine qui tirait le principal bénéfice du conflit entre les Etats-Unis et la Russie, affirme le New York Times. Aujourd'hui elle pourrait profiter de la crise ukrainienne et ouvrir un "deuxième front dans l'océan Pacifique". Au fond, le message d'Obama vise à persuader la Chine de ne pas imiter "l'aventure russe". "Ne croyez pas que les actions de Poutine en Ukraine de l'est sont un excellent exemple pour vous. Ne pensez pas que ce modèle fonctionnera également chez vous" : voilà comment Jeffrey Bader, ancien conseiller d'Obama au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, interprète le discours du président américain. Obama a également évoqué la faiblesse économique de la Russie. "La Russie doit diversifier son économie car le reste du monde s'éloigne de plus en plus des hydrocarbures d’origine minière, qui demeurent le principal pilier financier de la Russie", affirme-t-il. Dans ces circonstances, il pense que les Chinois devraient se tenir du côté des vainqueurs.

Iakov Berguer, de l'Institut d'Extrême-Orient, note que les "discours des politiciens américains concernant une éventuelle agression chinoise sont fantaisistes. La Chine pèse chacune de ses actions et calcule les risques éventuels. Elle sait prendre son temps". Comme en témoignent ses relations avec Taïwan et la Chine. Pékin pense que tôt ou tard Taïwan lui tombera entre ses mains. Alors pourquoi prendre des risques ?

"Toutefois, les maoïstes pensent que le président chinois Xi Jinping agit de manière trop prudente et voient Poutine comme un héros. Ils écrivent même sur leurs blogs que Poutine est un "maoïste dans l’âme". Mais ils sont une minorité. Le dirigeant chinois tient un discours de gauche mais en pratique, il est plutôt centriste". En affaiblissant la Russie, Washington mène une politique à courte vue. En renforçant la pression sur la Russie, Obama veut que Moscou renforce sa dépendance envers Pékin, conclut l’expert.

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