La Jordanie renforce sa lutte antiterroriste

© Flickr / jimgreenhillKommersant
Kommersant - Sputnik Afrique
S'abonner
Le parlement jordanien a approuvé une loi durcissant la peine en cas d’implication dans l'activité de réseaux terroristes internationaux. Pour empêcher la répétition du scénario syrien, Amman a décidé d'instaurer une peine pour les actes terroristes mais également pour toute tentative de contact avec des extrémistes, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Le parlement jordanien a approuvé une loi durcissant la peine en cas d’implication dans l'activité de réseaux terroristes internationaux. Pour empêcher la répétition du scénario syrien, Amman a décidé d'instaurer une peine pour les actes terroristes mais également pour toute tentative de contact avec des extrémistes, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Selon les experts, la loi jordanienne correspond à la tendance internationale: pour réagir à la montée de l'islamisme sur la vague du Printemps arabe, de nombreux gouvernements se sont engagés à réprimer les mouvements radicaux.

La première loi antiterroriste a été adoptée en Jordanie en 2006, un an après le premier attentat kamikaze de l'histoire du pays, à Amman, qui avait fait presque 70 morts. Ce triple attentat avait été revendiqué par le leader de la branche irakienne d'Al-Qaïda.

La situation en Syrie, à la frontière nord de la Jordanie, a poussé les autorités jordaniennes à adopter des amendements à cette loi pour durcir la peine en cas de contacts avec des terroristes internationaux. Selon certaines informations, près de 10 000 Jordaniens, fidèles de l'islam radical et percevant le conflit syrien comme étant interconfessionnel, sont partis en Syrie combattre Bachar al-Assad. Amman suit avec préoccupation la situation de l'autre côté de sa frontière. La semaine dernière, les autorités jordaniennes ont dû pour la première fois utiliser des chasseurs contre des groupes armés qui tentaient de pénétrer dans le pays. D'après la presse, il s'agissait de combattants de l'opposition syrienne.

La loi approuvée par les autorités jordaniennes stipule que dorénavant, le crime d’"acte terroriste" (passible de la peine capitale conformément à la loi de 2006) ne recouvre plus que la participation directe mais également les "liens et les tentatives d'entrer en contact avec des groupes terroristes armés, ainsi que le recrutement ou une tentative de recruter de nouveaux membres dans ces groupes". Une peine pénale est prévue désormais pour l'"utilisation des technologies numériques, d'internet ou de tout autre moyen médiatique - notamment la création de sites internet - pour organiser des attentats ou soutenir des groupes qui soutiennent ou financent le terrorisme".

Les islamistes jordaniens voient dans cette loi le début de leur persécution. La branche locale des Frères musulmans a été la plus indignée par cette initiative. "Notre pays se transforme en Etat policier", a déclaré Zaki Bani Rusheid, membre des Frère musulmans jordaniens.

"La Jordanie a adopté sa loi antiterroriste en suivant l'exemple de l'Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis, du Koweït et de l'Egypte, où la lutte contre les islamistes se renforce aujourd'hui. On constate en effet des signes de radicalisation des Frères musulmans et leur alliance avec des organisations terroristes, telles que Ansar Bait al-Maqdis et Amjad Mysr", commente Alexandre Ignatenko, président de l'Institut de religion et de politique.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала