Russie-Allemagne : le dialogue reprend peu à peu, dans l'ombre de la crise

© RIA Novosti . Tatyana FirsowaNezavissimaïa gazeta
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En dépit du refroidissement des relations politiques entre Berlin et Moscou, la réunion du Dialogue de Saint-Pétersbourg a tout de même eu lieu mercredi à Leipzig, écrit vendredi 25 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

En dépit du refroidissement des relations politiques entre Berlin et Moscou, la réunion du Dialogue de Saint-Pétersbourg a tout de même eu lieu mercredi à Leipzig, écrit vendredi 25 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Ce forum se tenait généralement en parallèle avec des consultations intergouvernementales menées sous le patronat des dirigeants russe et allemand – ce qui lui apportait une résonance publique supplémentaire. La 15ème réunion commune des deux gouvernements et le sommet avec le président Vladimir Poutine, prévus le 15 avril, ont été annulés par la chancelière Angela Merkel en signe de contestation de la politique russe vis-à-vis de la Crimée et de l'Ukraine. Mais Berlin n'est pas allé jusqu'à bloquer le Dialogue de Saint-Pétersbourg, même si l'Allemagne avait annulé la réunion de huit groupes de travail. Par ailleurs, il aurait semblé inapproprié, dans cette situation complexe pour elle, de bloquer complètement le canal de discussion entre les sociétés civiles russe et allemande. Qui plus est alors que la communication au sommet entre les deux pays n'est pas interrompue.

L'événement de Leipzig a été organisé le plus modestement possible. Le nombre de participants a été limité à 200 des deux côtés. Le porte-parole du gouvernement allemand Stefan Seibert a souligné qu'il était représenté uniquement avec le "statut d'hôte". Cette réunion, qui dure habituellement deux jours, s’est limitée à 2 heures et demie. Et le rapport très académique de l'historien Herfried Münkler "La société civile et les efforts pour établir la paix de 1914 à nos jours" ne risquait pas de provoquer des débats politiques enflammés.

La devise du forum était la suivante: "Le dialogue: un moyen sûr pour surmonter la crise". La crise ukrainienne occupait forcément l'esprit des participants. Le coprésident du Dialogue de Saint-Pétersbourg Lothar de Maizière a déclaré, la veille de la rencontre, que la création d'un Etat fédéral sur le modèle allemand pourrait être une solution à la crise ukrainienne.

Les participants ne sont pas entrés dans les détails de cette problématique. Selon les commentateurs allemands, "les politiciens et les chercheurs des deux pays se sont principalement penchés sur les profondeurs de l'histoire". Dans l'ensemble, les participants étaient d’accord sur le fait qu’il faille empêcher que la situation ukrainienne inflige davantage de préjudice au niveau stratégique dans les relations entre la Russie et l'Allemagne. "Nous ne permettrons pas de rompre le dialogue", ont déclaré les participants allemands. "Les relations russo-allemandes ne doivent pas être affectées", a déclaré à Leipzig le coprésident du forum et président du conseil d'administration de Gazprom Viktor Zoubkov. Gernot Erler, député social-démocrate chargé de coordonner les relations russo-allemandes, a conclu que le forum de Leipzig montrait que le contact n'était pas interrompu à tous les niveaux, et y a vu un "signe d'espoir".

Le Dialogue de Saint-Pétersbourg actuel ne perd pas de son importance malgré la pression de ceux qui prônent la suspension des contacts avec la Russie en raison de la crise ukrainienne. Les Allemands qui plaident en faveur d'une position impartiale à l'égard de la Russie et pour le développement du partenariat économique avec ce pays - y compris des personnalités connues et des industriels – sont véritablement dénigrés.

Malheureusement, le gouvernement fédéral apporte également sa contribution à cette atmosphère malsaine. Notamment en évoquant des sanctions contre la Russie. L'Allemagne a annoncé hier la suspension des exportations d'armes et de matériel militaire en Russie. Plus tôt, le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel avait proscrit de livrer des équipements pour un centre d'entraînement moderne commandé par le ministère de la Défense russe. Aujourd'hui, "au vu de la situation politique actuelle, les autorisations pour la sortie d'objets militaires en Russie ne sont pas données", et les autorisations déjà délivrées font l'objet de vérifications.

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