Le Pays basque veut la création d'une confédération espagnole

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L'Espagne débat activement d’une transition du pays vers un système confédérationnel - une idée avancée par le chef du gouvernement basque Inigo Urkullu, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

L'Espagne débat activement d’une transition du pays vers un système confédérationnel - une idée avancée par le chef du gouvernement basque Inigo Urkullu, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Cette solution pourrait être un compromis entre le pouvoir central de Madrid et  les séparatistes espagnols, avant tout les Basques et les Catalans. Le gouvernement s’est dit prêt au dialogue mais "dans le strict respect de la législation". Or les lois du pays ne permettent pas de créer une confédération.

Inigo Urkullu a exposé sa vision de l'avenir espagnol le 20 avril pendant la Journée de la Patrie basque, devant des milliers de nationalistes munis de drapeaux catalans – les autorités de cette région ont l'intention de prendre leur indépendance de Madrid dès cet automne. Contrairement aux séparatistes catalans, les dirigeants du Pays basque ont décidé d'agir par étapes.

D'après le plan d'Inigo Urkullu, il faut entamer au plus vite un dialogue avec Madrid pour modifier la partie de la Constitution portant sur le statut des régions. Les autorités basques suggèrent de prendre l'Union des Etats souverains comme modèle de confédération.

Cette structure étatique est rare aujourd'hui : on la retrouve seulement en Bosnie-Herzégovine et, avec certaines réserves, l'union à terme entre la Russie et la Biélorussie. Même la Confédération suisse, malgré son nom, est en fait une fédération classique depuis le milieu du XIXe siècle.

Selon Inigo Urkullu, la création d'une confédération permettrait d'assurer le respect des "droits historiques" des peuples qui vivent en Espagne. Mais l'objectif final des nationalistes basques est le même : ils rêvent toujours d'un Etat souverain dont feraient partie le Pays basque, la Navarre et les régions du sud-ouest de la France.

Il sera difficile pour le gouvernement d'Inigo Urkullu d'obtenir des changements réels.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo a déjà déclaré que Madrid était "prêt au dialogue" mais "uniquement dans le cadre de la loi". "On doit se référer à la Constitution. Or elle n'autorise pas l'organisation du référendum catalan. Elle évoque le droit à l'autonomie mais ne mentionne rien sur la confédération", a déclaré une source diplomatique. Cette dernière a appelé à ne pas accorder beaucoup d'importance au discours d'Inigo Urkullu : "Il a exprimé son idée pendant un rassemblement lors d'une fête nationaliste basque, pas à la tribune du parlement régional".

Selon les estimations des économistes, en cas d'obtention de l'indépendance le Pays basque perdrait 15% de son PIB et le revenu annuel par habitant diminuerait de 5 000 euros. Tous les Basques ne voudront probablement pas échanger la réalisation de ce rêve lointain contre leur bien-être matériel.

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