L'UE veut en finir avec le monopole gazier de la Russie

© RIA Novosti . Igor Zarembo / Accéder à la base multimédiaNezavissimaïa gazeta
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Varsovie et Madrid cherchent une solution pour débarrasser l'Union européenne (UE) de sa dépendance gazière envers la Russie, écrit mercredi 23 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Varsovie et Madrid cherchent une solution pour débarrasser l'Union européenne (UE) de sa dépendance gazière envers la Russie, écrit mercredi 23 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le premier ministre polonais Donald Tusk a suggéré de créer une union gazière entre les pays de l’UE et les autorités espagnoles ont proposé de remplacer le gaz russe par le gaz algérien. "L'Europe doit contrer le monopole de la Russie en instaurant un organisme européen commun pour l'achat de gaz", a déclaré Donald Tusk, citant l'exemple de l'agence Euratom chargée d'acheter de l'uranium pour l'UE.

Les 28 pays de l'UE devront d'abord élaborer un mécanisme de négociations avec la Russie avant de soutenir la construction de nouvelles installations de stockage de gaz et de développer l'infrastructure nécessaire. Donald Tusk estime que l'Union européenne devrait prendre en charge 75% des dépenses pour la construction des installations de stockage et des gazoducs dans les pays les plus dépendants de la Russie. Le premier ministre polonais a relevé au moins dix pays dont plus de la moitié des besoins en gaz étaient satisfaits par le géant gazier russe Gazprom.

"Pour briser le monopole russe sur le gaz et rétablir la libre concurrence, l'Europe doit exploiter au maximum ses propres ressources minières et les sources d'énergie alternatives", juge-t-il. Donald Tusk est persuadé que la Commission européenne devrait autoriser l'exploitation du charbon et du gaz de schiste dans les pays de l'UE. Selon lui, il est également nécessaire de chercher de nouveaux fournisseurs de gaz liquéfié en dehors de l'Europe, "par exemple aux Etats-Unis ou en Australie".

De son côté l'Espagne propose à l'UE de remplacer le gaz russe par le gaz algérien, qu'elle utilise depuis de nombreuses années. Le premier ministre espagnol Mariano Rajoy avait déclaré au sommet de l'UE en mars que l'Espagne souhaitait apporter sa contribution dans le règlement du problème gazier. Récemment, le ministre espagnol des Affaires étrangères

José Manuel Garcia-Margallo s'est rendu en Algérie pour évoquer cette question avec son homologue Ramtane Lamamra. D'après le ministre espagnol, l'Algérie pourrait fournir à l’Europe entre 50 et 60 milliards de mètres cubes de gaz par an via l'Espagne.

Salvador Gabarro Serra, président de la compagnie espagnole Gas Natural Fenosa, a déclaré que grâce à la crise ukrainienne, l'Espagne pourrait se transformer en "portail gazier de l'Europe".

Le principal est déjà fait avec l'accord de l'Algérie pour accroître les exportations de gaz et la présence d’un réseau de gazoducs sur le territoire espagnol. Il ne reste plus qu'à résoudre certaines questions techniques.

L'un des principaux problèmes, selon les experts, est l'absence de capacités suffisantes pour le transit du gaz algérien d'Espagne vers d'autres pays européens. Et si l'infrastructure reliant l'Afrique du Nord à la péninsule Ibérique est encore correcte, l'acheminement vers la France est limité en raison de la présence d'un seul tube de faible capacité. Dans l'ensemble, la mise en œuvre de cette initiative demande la mise en service de nouveaux gazoducs, ce qui représente des milliards d’euros d'investissements que l'Espagne ne peut pas se permettre aujourd'hui.

Les pays de l'UE ne pourraient mettre ce projet en œuvre que s’ils travaillaient en commun. L'Espagne espère avoir des réponses au prochain sommet de l'UE, à Bruxelles les 26 et 27 juin. On y évoquera également la stratégie énergétique de l'UE à long terme, dont l'élaboration a été suggérée par le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger. Les participants devraient aussi examiner les possibilités d'organisation des fournitures de gaz alternatives, l'augmentation du nombre d'installations de stockage de gaz, la construction d'un plus grand nombre de lignes à hautes tension, voire la réouverture d'une partie des centrales nucléaires.

Enfin, les dirigeants de l'UE devraient discuter d’une éventuelle aide financière à l'Ukraine afin de ne pas perturber le transit de gaz russe en Europe.

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