Le président russe a soumis à la Douma (chambre basse du parlement russe) un projet de loi sur la création d'une zone destinée aux jeux de hasard et aux casinos en République de Crimée. Il s'agira de la cinquième zone où les établissements de jeux de hasard seront autorisés sur le territoire russe, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.
Selon les experts celle de Crimée, contrairement aux quatre autres, pourrait connaître le succès car ce territoire balnéaire convient parfaitement à la création d'une ambiance de luxe et de fête.
La loi sur les zones de jeux en Russie a été adoptée en 2009. Elle stipule que le fonctionnement de casinos et d'autres établissements de jeux n’est autorisé que dans des zones spéciales, aujourd’hui au nombre de quatre : Azov city (territoire de Krasnodar), Primorie (Primorie), Sibirskaïa Moneta (Monnaie sibérienne, Altaï) et Iantarnaïa Zona (Zone d'ambre, région de Kaliningrad). Seule l'aire d'Azov city fonctionne actuellement avec trois casinos. Mais la recherche d'investisseurs potentiels se poursuit dans les autres régions.
De toute évidence, la présence de casinos en Crimée permettrait d'attirer des investisseurs pour construire des hôtels et des restaurants de luxe. Selon Igor Bartsits, de l'Institut International d'Administration Publique et de Management de Moscou, "le fonctionnement de la zone de jeux n'apportera pas beaucoup de recettes au budget local mais la présence de cette industrie, en soi, serait un atout supplémentaire pour attirer la grande industrie hôtelière et de loisirs".
"L'industrie du jeu concerne un cercle réduit d'individus ayant de l'argent mais n'ayant pas trouvé comment le dépenser autrement. Cependant en Russie, elle tente d'attirer le grand public, ce qui est inadmissible. L'industrie du jeu serait, évidemment, intéressée de voir des millions de gens perdre leur argent dans les machines à sous ou passer leur temps à jouer à la roulette, c'est pourquoi, pour réduire les facteurs négatifs, il faut instaurer certaines restrictions", déclare-t-il. Entre autres, il est possible d'adopter des restrictions directes pour entrer dans les établissements de jeux : par exemple, les casinos de Monaco sont interdits aux Monégasques et aux résidents de la principauté.
A son tour, Sergueï Javoronkov de l'Institut de politique économique Gaïdar explique que l'industrie du jeu doit empêcher les citoyens démunis de laisser leurs dernières épargnes dans les casinos. "Les établissements de jeu ont presque cessé de fonctionner en Russie : seul un nombre limité d’habitants du territoire de Krasnodar visite ceux de la région, tandis qu'ailleurs rien n'a été construit faut d'investisseurs. Les Moscovites partent aujourd'hui jouer en Biélorussie et en Finlande. Du coup, la Russie perd de l'argent", explique l'expert.
