La mer Caspienne bientôt découpée en cinq?

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L’avenir de la mer Caspienne est entre les mains des cinq pays qui l’entourent. Les ministres des Affaires étrangères des Etats riverains se réuniront aujourd'hui à Moscou pour évoquer son statut juridique, en prévision du sommet de septembre à Astrakhan, écrit mardi 22 avril le quotidien Kommersant.

L’avenir de la mer Caspienne est entre les mains des cinq pays qui l’entourent. Les ministres des Affaires étrangères des Etats riverains se réuniront aujourd'hui à Moscou pour évoquer son statut juridique, en prévision du sommet de septembre à Astrakhan, écrit mardi 22 avril le quotidien Kommersant.

Le projet de convention sur le statut juridique de la mer Caspienne pourrait être paraphé à cette réunion : Moscou a réussi à convaincre ses partenaires que les puissances extérieures à la région ne devaient pas influer sur les décisions portant sur la mer Caspienne.

La réunion d'aujourd'hui est une étape-clé pour la préparation du sommet d'Astrakhan de septembre. Les ministres des Affaires étrangères azerbaïdjanais – Elmar Mamediarov -, iranien – Mohammad Javad Zarif -, kazakh – Erlan Idrissov -, et turkmène – Rachid Meredov -, se sont rendus à Moscou pour préparer le programme et l'ordre du jour du forum à venir, et travailler les projets de textes qui en découleront.

Selon une source diplomatique, un projet de convention sur le statut juridique de la mer Caspienne a été préparé pour cette réunion ministérielle et pourrait être paraphé aujourd'hui. Moscou a réussi à persuader ses partenaires qu'aucune puissance extérieure à la région ne devait affecter les décisions portant sur la mer Caspienne. Il pourrait, entre autres, s'agir des restrictions sur le déploiement en mer Caspienne de forces militaires des pays tiers, notamment des Etats-Unis.

Toutefois, des changements ont été apportés jusqu'au dernier moment à ce document, dont la rédaction se poursuit depuis des années. Jusqu’au bout a persisté le problème de la libre navigation : l'Azerbaïdjan s'y oppose et a fixé son droit à une partie de la mer Caspienne dans sa Constitution, ainsi que de la délimitation de la zone nationale de 25 miles dans les eaux territoriales et la zone adjacente.

Les négociations sur le statut de la mer Caspienne ont commencé après 1992. Depuis, des accords séparés sur la règlementation des frontières ont été signés entre le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et la Russie. Cependant, des différends demeurent entre les Etats caspiens en raison des divergences sur les questions de délimitation des eaux, des ressources et du plateau.

La Russie prône la séparation des réserves et du plateau en maintenant l'exploitation commune des eaux caspiennes, alors que l'Iran souhaite partager le plateau et les eaux en parts égales.

Les négociations compliquent les perspectives d'exploitation du pétrole et du gaz sur le plateau, ainsi que les problèmes d'accès aux ressources biologiques et l'installation d'un gazoduc sous la mer.

La question centrale est de savoir si Moscou parviendra à empêcher la construction d'un gazoduc transcaspien entre le Turkménistan et l'Azerbaïdjan, qui contournerait la Russie.

"Si les ministres convenaient d’un accord et que les trois autres pays – l'Iran, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan – partageaient le fond caspien, les litiges territoriaux seraient réglés, notamment autour du gisement pétrolier Serdar-Kapaz entre l'Azerbaïdjan et le Turkménistan", a rappelé Mikhaïl Kroutikhine de RusEnergy. Le statut indéterminé de la mer Caspienne faisait partie des principaux arguments de Moscou contre la construction d'un gazoduc pour rejoindre l'Europe via le Turkménistan, l'Azerbaïdjan et la Géorgie jusqu'à la frontière turque. "Bien que la Russie, le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan aient leurs propres gazoducs et oléoducs sous la mer et que cette interdiction soit infondée, Moscou cherchait à inscrire dans la convention la nécessité de s’accorder au préalable sur la construction de l'infrastructure et l'exploitation des ressources en mer Caspienne", conclut l'expert.

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