Le Maïdan ne dépose pas les armes

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Quelques jours seulement après la réunion des ministres des Affaires étrangères des USA, de Russie, de l’UE et d’Ukraine à Genève, Moscou est déjà déçu par Washington, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Quelques jours seulement après la réunion des ministres des Affaires étrangères des USA, de Russie, de l’UE et d’Ukraine à Genève, Moscou est déjà déçu par Washington, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

"Les USA essaient encore de justifier les actions des autorités actuelles de Kiev, qui répriment les manifestations des habitants du sud-est du pays. Et de nouveau, la Russie est injustement prise pour responsable de la crise ukrainienne et de l'escalade actuelle, bien que les derniers pourparlers de Genève se soient déroulés de manière professionnelle et sans clichés propagandistes", fait savoir ce communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Et de continuer : "Il est évident que quand on parle de désarmement, il est avant tout question des combattants du Secteur droit et d'autres groupuscules profascistes qui ont participé au coup d'Etat de février à Kiev. Les partisans du Maïdan doivent libérer les établissements publics et les autres sites qu’ils occupent dans la capitale ukrainienne et l'ouest du pays".Les autorités ukrainiennes utilisent aujourd'hui la déclaration de Genève pour exercer une pression psychologique sur les régions du sud-est. Elles affirment que le document exige le désarmement unilatéral des régions protestataires mais une telle interprétation n'a rien à voir avec la réalité. La déclaration de Genève vise "une désescalade de la situation en Ukraine".

Cela concerne l'ensemble du pays sans exception.

Les autorités ukrainiennes savent que la déclaration de Genève exige le désarmement des combattants du Maïdan et du Secteur droit. Sinon, elles n'auraient pas annoncé pompeusement la remise de 21 caisses de cocktails Molotov par le bureau du Secteur droit de Jitomir. Mais c'est une goutte d'eau dans l'océan des armes détenues par les combattants après la prise des entrepôts d'armes de l'ouest de l'Ukraine.

Un autre coup rusé de Kiev est l'interprétation de "l'amnistie pour les manifestants". Le ministre ukrainien des Affaires étrangères insiste sur le fait que cette amnistie doit être accordée à ceux qui ont déposé les armes et n'ont pas commis de crimes. En d'autres termes, les habitants arrêtés dans le sud-est qui participaient aux manifestations sans armes n'ont pas été amnistiés. Cette ruse n'est pas due au hasard. Kiev refuse notamment d'amnistier le gouverneur de Donbass Pavel Goubarev, arrêté pour séparatisme, alors que ce dernier n'était pas armé lors de son interpellation et exprimait ses revendications de manière pacifique. La libération de Goubarev, devenu le symbole de la résistance à Donetsk, reste l'une des principales réclamations des manifestants.

Kiev n'a pas non plus l'intention de remplir l'une des principales dispositions de la conférence de Genève pour la désescalade du conflit : le retrait des forces armées et des unités spéciales d'Ukraine du sud-est et le retour à leurs bases. Rien non plus ne témoigne du désarmement réel du Secteur droit. Les arrestations d’individus qui ont un avis sur l'avenir du pays différent des autorités actuelles se poursuivent.

Il y a quelques mois, le conseil du Maïdan avait exigé que les membres du top-100 des Ukrainiens les plus riches n'aient plus accès au pouvoir. Mais le Maïdan s'est terminé et les "sacs d'argent" ukrainiens ont immédiatement occupés les régions et les postes vacants. Le sud-est s'oppose toujours à la présence de telles élites au pouvoir.

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