En Allemagne, les enfants d’étrangers pourront garder la double-nationalité

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Les enfants d’étrangers nés en Allemagne pourraient conserver leur double-nationalité à la majorité, selon un projet de loi approuvé par le gouvernement allemand. Si ce texte était voté par le Bundestag, il toucherait également les Russes qui vivent en Allemagne. Cette situation profiterait surtout à la diaspora turque en Allemagne, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Les enfants d’étrangers nés en Allemagne pourraient conserver leur double-nationalité à la majorité, selon un projet de loi approuvé par le gouvernement allemand. Si ce texte était voté par le Bundestag, il toucherait également les Russes qui vivent en Allemagne. Cette situation profiterait surtout à la diaspora turque en Allemagne, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Le droit à la citoyenneté allemande pourrait être accordé aux enfants majeurs nés de parents immigrés qui vivent en Allemagne avec leur famille depuis une longue période. Après avoir été approuvé la semaine dernière par le gouvernement allemand, ce projet de loi devrait être adopté par les députés du Bundestag et pourrait entrer en vigueur dès cette année. Le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) avait promis d'adopter ces amendements pour s'assurer le soutien des électeurs d'origine turque - selon les données du gouvernement en effet, dans presque 70% des cas cet amendement à la loi sur la citoyenneté concernera les détenteurs d'un second passeport turc.

La législation allemande interdit aujourd’hui la double-nationalité et exige de renoncer à son ancienne citoyenneté si l’on prétend au passeport allemand. Cependant, dans certains cas, à titre d'exception, l'Allemagne permet à ses citoyens de posséder deux passeports. En particulier depuis 2000, les enfants nés de parents étrangers en Allemagne et y vivant depuis une longue période, dont au moins l'un des parents avait un titre de séjour au moment de la naissance de l'enfant et se trouvait dans le pays depuis au moins huit ans, avaient le droit à la double-nationalité. Néanmoins, avant l'âge de 23 ans ils devaient choisir l'une des deux citoyennetés (à moins que leurs parents soient citoyens de l'UE ou des USA), sachant que les individus n'ayant pas annoncé leur refus de la seconde citoyenneté pouvaient automatiquement perdre le passeport allemand.

D'après les statistiques, 450 000 jeunes ont dû faire ce choix au total depuis 2000. D'après le gouvernement, 98% d'entre eux ont opté pour le passeport allemand, bien qu'un tiers des personnes interrogées aient reconnu qu'elles auraient préféré conserver les deux citoyennetés. "C'est un sérieux problème pour de nombreux immigrés et nous recevons constamment des demandes pour les aider à conserver la double-nationalité", a déclaré Johannes Engelmann, membre de l'Ordre des avocats à Berlin.

"Si cette nouvelle loi était adoptée, elle concernerait évidemment les enfants de citoyens russes nés en Allemagne. Cependant, en ce qui concerne les enfants des parents étrangers, les Turcs sont ceux qui réagissent le plus douloureusement à l'abandon de leur citoyenneté. Les Russes qui ont des enfants et un titre de séjour en Allemagne ne sont pas aussi actifs dans l'aspiration à donner à leurs enfants la seconde citoyenneté russe", a expliqué l'expert. De plus, les enfants de couples mixtes avec des citoyens allemands et des familles d'immigrants de longue date avaient déjà le droit de conserver les deux passeports. Comme l'a confirmé le ministère allemand de l'immigration et des réfugiés, le nombre de Russes (ainsi que de ressortissants d'autres pays de l'ex-URSS), parmi ceux qui avant l'âge de 23 ans doivent choisir entre deux citoyenneté représente moins de 1%.

Ces changements dans la législation pourraient s'avérer bien plus pertinents pour la diaspora turque en Allemagne, qui dépasse 3 millions de personnes. L'amendement à la loi concerne plusieurs centaines de milliers de jeunes. "Tout le monde y gagne. Les citoyens turcs qui attendaient cette décision depuis des décennies et les dirigeants allemands actuels qui pourront compter à terme sur le soutien de l'électorat turc", a déclaré Orhan Dede du Centre turc d'études stratégiques Bilgesam.

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