Le FMI préoccupé par l'endettement des émergents

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Les dettes publiques, des entreprises et des ménages provoquées par des taux d'intérêt très bas depuis cinq ans pourrait rendre plus difficile l'abandon de l'argent bon marché, a averti le FMI , écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les dettes publiques, des entreprises et des ménages provoquées par des taux d'intérêt très bas depuis cinq ans pourrait rendre plus difficile l'abandon de l'argent bon marché, a averti le FMI , écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le problème de la dette est très aigu pour les pays émergents, dont les systèmes bancaires sont menacés, annonce le rapport biannuel du FMI "La stabilité financière mondiale". Le montant de la dette, que les emprunteurs ne pourront probablement pas rembourser, est largement supérieur au niveau affiché avant la crise dans les pays d'Asie et les émergents d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique. Le nombre le plus conséquent de compagnies "faibles" a été constaté en Argentine, en Turquie, en Inde et au Brésil, où elles sont apparemment plus de la moitié à être concernées. Les "air bag" contre les dettes impayées sont insuffisants en Hongrie, en Inde, au Chili, en Russie, en Indonésie, en Malaisie et en Afrique du Sud. L'endettement des ménages au Brésil, en Chine, au Singapour, en Thaïlande et en Turquie a augmenté de plus de 40% depuis 2008.

Les taux d'intérêt bas destinés à redresser la situation financière des compagnies ont en même temps motivé à contracter de nouveaux prêts, ce qui a provoqué des risques de crédit et de liquidité. Dans ces conditions, l'abandon de l'argent bon marché auquel se préparent les Banques centrales sera douloureux. "La hausse des taux d'intérêt, la diminution des recettes et la dévaluation des devises pourraient exercer une forte pression sur la situation financière des compagnies des marchés émergents, selon notre scénario défavorable. Les marchés émergents représentent près de 35% des dettes des entreprises non remboursées et ces compagnies pourraient connaître des difficultés pour remplir leurs obligations", a souligné José Vinals, directeur du département des marchés financiers du FMI.

Selon Jaime Caruana, directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI), la Réserve fédérale américaine (Fed) est le principal responsable de cette situation. La Fed maintient un taux d'intérêt de base pratiquement nul, ce qui empêche les pays émergents d'augmenter leurs propres taux d'intérêt car leurs monnaies se renforceraient excessivement.

Jacques Sapir, de l'École des hautes études en sciences sociales de Paris, a déclaré: "Le FMI est préoccupé à juste titre par la lenteur de la relance économique mais, au contraire, cela n'a rien à voir avec les taux d'intérêt bas. Ces taux restent bas parce que dans de nombreux pays, l'économie est en stagnation, voire en dépression. Cela se poursuivra tant que l'économie ne sera pas réellement relancée. D'ailleurs, dans un certain sens les taux d'intérêt dans certains pays ne sont pas aussi bas qu'il pourrait sembler. Cela concerne aussi bien le taux d'intérêt nominal (par exemple, en Russie) que le taux d'intérêt réel (en Italie ou en Espagne). La baisse de l'inflation dans les pays européens soulève la question des taux d'intérêts réels. Lorsqu'ils sont supérieurs aux taux nominaux, ils empêchent l'économie de se relancer".

Le problème de la croissance mondiale insuffisante et de l'inflation trop basse fait partie des thèmes centraux aux réunions printanières du FMI et de la Banque mondiale qui se déroulent tout au long de cette semaine à Washington. Le forum réunissant des ministres des Finances et des présidents de Banques centrales des quatre coins du monde, on procède donc en parallèle aux consultations dans le cadre du G7 et du G20. Les observateurs ont identifié quatre autres sujets importants. Il s'agit de l'octroi à l'Ukraine d'un prêt à hauteur de 14-18 milliards de dollars (il est prévu de clore la transaction d'ici fin avril), de la réforme des quotas du FMI ralentie par le congrès américains, du ralentissement de la croissance chinoise et de la responsabilité globale de la Fed et des Banques centrales d'autres pays développés.


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