Ukraine : un leader nationaliste assassiné

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La mort du chef criminel et leader du Secteur droit en Ukraine occidentale, Alexandre Mouzytchko, recherché par le Comité d'enquête russe pour banditisme, a entraîné une profonde scission entre les leaders du Maïdan. Les nationalistes y voient un "assassinat commandité" et promettent au ministre de l'Intérieur Arsen Avakov de se venger, écrit mercredi 26 mars le quotidien Kommersant.

La mort du chef criminel et leader du Secteur droit en Ukraine occidentale, Alexandre Mouzytchko, recherché par le Comité d'enquête russe pour banditisme, a entraîné une profonde scission entre les leaders du Maïdan. Le ministère ukrainien de l'Intérieur a annoncé que le criminel avait été mortellement blessé par son propre pistolet pendant l'interpellation.

Les nationalistes y voient un "assassinat commandité" et promettent au ministre de l'Intérieur Arsen Avakov de se venger, écrit mercredi 26 mars le quotidien Kommersant.

Lundi à 23h40, le commissariat du district de Rovno (au nord-ouest de l’Ukraine) a reçu les premiers appels rapportant une attaque à main armée dans un café situé dans la banlieue de la capitale régionale, Rovno. Les attaquants ont réussi à s'enfuir avant l'arrivée des forces de l'ordre. Un corps a été retrouvé sur place avec quatre blessures par balles, les mains menottées. Le défunt n'avait de documents d'identité sur lui mais la police a réussi à identifier le corps sans difficulté : Sachko Bily, dont le vrai nom est Alexandre Mouzytchko, est connu bien au-delà des frontières du pays.

La police a ouvert une enquête pour meurtre avec préméditation et les recherches ont duré toute la nuit. "A10 heures du matin, nous avons appris à la télévision qu'il ne s'agissait pas d'un assassinat mais d'une opération spéciale", a déclaré une source de la police.

Le Secteur droit a déjà qualifié cet acte "d'assassinat commandité" sur ordre du ministre de l'Intérieur. Le mouvement politique d’extrême-droite, récemment transformé en parti, a promis au ministre de l'Intérieur Arsen Avakov de se venger. Les activistes affirment qu’Alexandre Mouzytchko n'avait reçu aucune notification sur l'ouverture d'une enquête contre lui et que la version du ministère de l'Intérieur est un mensonge. "Sachko Bily avait les mains attachées, il ne pouvait pas physiquement se défendre", annonce le communiqué du parti. Ses activistes sont persuadés que Mouzytchko a été tué pour avoir insulté Arsen Avakov dans une vidéo, où il promettait de "pendre le ministre sur un arbre comme un chien". Peu de temps avant sa mort, Mouzytchko a même publié sur internet une vidéo adressée "au peuple et aux renseignements ukrainiens" : "Le Parquet a ordonné au ministère de l'Intérieur d'éliminer les opposants politiques pour faire ensuite porter le chapeau aux services spéciaux russes. C'est le début du nouveau gouvernement. Je serai le premier, puis d'autres suivront".

Les radicaux du Maïdan ont été profondément choqués par la mort de Sachko Bily. L'un des manifestants du campement de Maïdan a déclaré qu'ils attendaient des explications du ministre Avakov et, dans le cas contraire, les activistes étaient prêts à "raser le ministère de l'Intérieur avec tous ses dirigeants". Avakov a déjà annoncé qu'il acceptait le défi des combattants nationalistes et son adjoint Evdokimov a proclamé hors-la-loi tous les groupuscules armés, à l'exception de l'armée et des structures de force gouvernementales.

"La reconnaissance de l'assassinat de Mouzytchko par le ministère est le début d'une guerre ouverte. La police devra combattre le Secteur droit et je ne suis pas certain qu’elle aura le dessus", pense l'activiste Igor Loutsenko. La politologue Olessia Iakhno prédit que désormais, la police doit s'attendre non seulement à des manifestations, mais aussi à de la désobéissance directe.

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