Les USA irrités par le choix prorusse de l'Arménie

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Les présidents russe et arménien, Vladimir Poutine et Serge Sargsian, ont constaté lors d'un entretien téléphonique que la situation en Crimée était un "exemple de la réalisation des droits des peuples à l'autodétermination par le biais d'un vote libre", écrit vendredi 21 mars le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les présidents russe et arménien, Vladimir Poutine et Serge Sargsian, ont constaté lors d'un entretien téléphonique que la situation en Crimée était un "exemple de la réalisation des droits des peuples à l'autodétermination par le biais d'un vote libre", écrit vendredi 21 mars le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le service de presse du président arménien a précisé que Serge Sargsian était l'initiateur de cette conversation. La position d'Erevan vis-à-vis de la Crimée a suscité une réaction négative de l'ambassadeur des Etats-Unis en Arménie John Heffern.

John Heffern a exprimé son regret après la déclaration officielle d'Erevan concernant la Crimée, lors de la conférence internationale "Partenariat de l'Otan dans le Caucase du Sud" jeudi.

La position de l'Arménie n'était pas aussi claire jusqu'à présent. Mais aujourd'hui sa détermination est normale. Dans le règlement du conflit de Haut-Karabakh qui l’oppose à l’Azerbaïdjan, l'Arménie insiste justement sur la suprématie du droit des peuples à l'autodétermination, tandis que son adversaire met en avant le caractère immuable de l'intégrité territoriale.

En ce qui concerne la Crimée, Bakou a adopté une position très prudente : accepter la légitimité du référendum de Crimée serait reconnaître le bien-fondé des revendications d'indépendance du Haut-Karabakh mais d’un autre côté, déclarer que le référendum criméen est illégitime pourrait détériorer les relations du pays avec la Russie, qui joue un rôle central dans le conflit du

Haut-Karabakh. Il devient difficile de garder le silence – le parti d'opposition Moussavat a exigé des autorités qu’elles soutiennent l'Ukraine et se fixent concernant la Crimée.

Dans une allocution jeudi à l'occasion de la fête Norouz, le président Ilkham Aliev a arrondi les angles autant que possible. Omettant la question criméenne, il a mis l'accent uniquement sur le rétablissement des frontières de son pays : "Je suis convaincu que la puissance croissante de l'Azerbaïdjan, notre potentiel et une politique étrangère réfléchie nous permettront de rétablir notre intégrité territoriale".

"Les liens du Haut-Karabakh avec les nouveaux sujets de la Fédération de Russie – la Crimée et Sébastopol – pourraient avoir un impact positif sur la société russe, qui a dans l'ensemble une connaissance insuffisante ou erronée de la situation du Haut-Karabakh", a déclaré le politologue russe Andreï Arechev, faisant allusion à la résolution adoptée par le Haut-Karabakh pour le soutien des Criméens. Stepanakert, la capitale de la région, a également organisé un concert et un grand rassemblement en signe de solidarité avec la péninsule.

"Nous devions saluer la démarche du peuple criméen. Nous avons également rappelé le chemin parcouru, dans la mesure où l'exemple du Karabakh est aujourd'hui un modèle pour ceux qui se lancent aujourd'hui sur la voie de l'autodétermination", a déclaré le président du parlement du Haut-Karabakh Achot Goulian.

Le politologue David Babaïan, directeur du centre d'information et d'analyse auprès du président du Haut-Karabakh, pense que la décision de la Crimée, du point de vue juridique, crée un nouveau précédent d'expression de la volonté du peuple. "L'année 2014 promet d'être riche en événements de ce genre. Des référendums sont attendus en Ecosse et en Catalogne. L'an dernier nous avons assisté au choix des îles Malouines, à l'indépendance du Soudan du Sud. C'est un processus irréversible", estime David Babaïan.

 

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