Pourquoi la Chine ne soutiendra pas les sanctions contre Moscou

© RIA Novosti . Ilia PitalevRBC Daily
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Les ministres européens des Affaires étrangères évoquent aujourd'hui un projet de durcissement des sanctions contre la Russie, notamment des restrictions de visas et le gel des actifs des personnes responsables de la "violation de la souveraineté ukrainienne", écrit lundi le quotidien RBC Daily.

Les ministres européens des Affaires étrangères évoquent aujourd'hui un projet de durcissement des sanctions contre la Russie, notamment des restrictions de visas et le gel des actifs des personnes responsables de la "violation de la souveraineté ukrainienne", écrit lundi le quotidien RBC Daily.

Ces mesures concerneront l'entourage proche du président Vladimir Poutine. Les Etats-Unis et l'Union européenne renforcent leur pression sur la Russie et Moscou ne peut actuellement compter que sur le soutien de la Chine, qui a proposé son propre plan de sortie de crise.

Le dernier espoir d'une entente entre l'Occident et la Russie s'est évaporé vendredi après l'échec de l'entretien de 5 heures entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry. La Maison blanche a suggéré plusieurs options de compromis concernant la Crimée, y compris l'autonomie élargie de la péninsule et la protection des droits de la population russophone. Cependant, Moscou a déclaré qu'il prendrait une décision en fonction des résultats du référendum en Crimée. D'après Kerry, la ratification des résultats du référendum par le parlement russe signifierait une "annexion par la porte dérobée" et pourrait entraîner des conséquences désagréables dans plusieurs régions du monde.

La pression des USA sur ses alliés européens a porté ses fruits. John Kerry et la haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères Catherine Ashton ont dressé la liste des hauts fonctionnaires russes tombant sous les sanctions occidentales, notamment le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, le directeur du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexandre Bortnikov, le chef de l'administration présidentielle Sergueï Ivanov, le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine et le chef du Conseil de sécurité national Nikolaï Patrouchev. Elle pourrait également concerner le conseiller du président russe Sergueï Glaziev, l'assistant du président Vladislav Sourkov et le président de la commission des affaires étrangères à la Douma Alexeï Pouchkov. Les visas pour se rendre en UE et aux USA pourraient également être refusés au président de Gazprom Alexeï Miller et au président de Rosneft Igor Setchine. Selon Reuters, la liste noire élargie contient 120 à 130 hauts fonctionnaires russes.

La pression politique sur Moscou a considérablement augmenté ces derniers jours. Le sommet du G8 prévu en juin à Sotchi pourrait finalement être organisé à Londres et sans la participation de la Russie. Selon certaines sources, cette initiative vient du gouvernement britannique et a été approuvée par les autres membres du G7.

Cependant l'offensive contre la Russie a échoué au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle a en effet mis son veto au projet de résolution des USA appelant à ne pas reconnaître le référendum en Crimée. 13 membres du Conseil de sécurité ont voté pour cette résolution et la Chine s'est abstenue.

La position des autorités chinoises, sous la présidence de Xi Jinping, joue en faveur de Vladimir Poutine. L'ambassadeur chinois à l'Onu Liu Jieyi a déclaré que Pékin était prêt à devenir médiateur dans les négociations et a proposé un plan en trois étapes pour régler la crise. "Premièrement, il est nécessaire d'instaurer au plus vite un organisme de coordination international dont feraient partie les représentants de toutes les parties intéressées. Deuxièmement, les parties doivent s'abstenir de toute action pouvant entraîner l'escalade du conflit. Troisièmement, les institutions financières internationales doivent élaborer une stratégie de soutien économique et financier de la stabilité en Ukraine", a déclaré Liu Jieyi.

La semaine dernière la Chine a mis en garde contre le danger de sanctions contre la Russie. "Ces sanctions pourraient entraîner des mesures de rétorsion et dérouler une spirale de conséquences imprévisibles. Nous ne voyons aucune raison valable à l'adoption de sanction", a déclaré l'ambassadeur de Chine en Allemagne Shi Mingde.

Le refus de la Chine d'étudier des sanctions antirusses signifie qu'en cas de tentative de blocus économique de Moscou ou de restrictions partielles sur les fournitures d'hydrocarbures russes à l'étranger la Russie pourrait renforcer sa coopération économique avec Pékin, notamment en augmentant ses exportations pétrolières en Chine via l'oléoduc Sibérie orientale - Océan Pacifique.

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